Greta Thunberg: «Trump est tellement extrême qu'il aide peut-être»

  13 Novembre 2019    Lu: 737
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La jeune militante suédoise pour le climat Greta Thunberg a estimé mardi que le recul environnemental du président américain Donald Trump avait sans doute contribué à la cause qu'elle défend, à la veille de son départ d'Amérique du Nord où elle a passé onze semaines. 

«Il est tellement extrême, et dit des choses si extrêmes, que les gens se sont réveillés d'une certaine façon», a déclaré Greta Thunberg mardi lors d'un entretien exclusif avec l'AFP à Hampton, en Virginie sur la côte Est des Etats-Unis, dans le voilier à bord duquel elle doit quitter le pays en direction de l'Europe mercredi matin. «Quand il a été élu, je me suis dit que les gens allaient enfin se réveiller», a dit la militante âgée de 16 ans. «Peut-être qu'il aide».

Pour le voyage retour de l'adolescente, un jeune couple australien, parent d'un garçon de 11 mois, s'est porté volontaire. Elayna Carausu, 26 ans, et Riley Whitelum, 35 ans, qui vivent sur un catamaran et racontent leurs aventures sur les réseaux sociaux, avaient vu l'appel de Greta Thunberg qui cherchait un mode de transport écologique pour retourner en Europe, comme pour son voyage aller. Au lieu de passer l'hiver aux Etats-Unis, ils ont proposé de ramener Greta Thunberg et son père, Svante Thunberg, en Europe, à bord de leur catamaran de 14 mètres, baptisé La Vagabonde.

A la veille du départ, Greta Thunberg a dressé un bilan en demi-teinte des derniers mois et du sommet de l'Onu sur le climat en septembre dernier, à l'origine de sa venue en Amérique du Nord. «Ça dépend», répond-elle de son ton factuel habituel. «D'un côté, beaucoup de choses ont changé dans le bon sens, mais plusieurs mois se sont écoulés sans action véritable, sans que les gens ne se rendent compte de l'urgence. Donc je ne sais pas, c'est à peu près pareil», dit la lycéenne, en année sabbatique jusqu'en août 2020.

La jeune militante réserve son admiration aux jeunes qui vivent sur «la ligne de front» écologique, de New York à Vancouver, en passant par Washington, Montréal, le Midwest américain, Los Angeles... Comme Tokata Iron Eyes, de la tribu Sioux de Standing Rock, opposée en vain à la construction d'un oléoduc. Qu'a-t-elle appris de Barack Obama? «Tout dépend de la façon dont on définit apprendre...» Et ces présidents et Premiers ministres rencontrés à l'ONU? «Les dirigeants mondiaux et les politiciens me demandent tout le temps des selfies, à moi et d'autres militants du climat, parce qu'ils veulent avoir l'air bien à côté de nous», dit-elle sans pitié, mais sans en donner la liste («Il y en a pas mal»). Même les pays qui s'engagent à la neutralité carbone en 2050 n'en font «pas assez», répète-t-elle, citant Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande.

Le trajet devrait prendre deux à trois semaines, selon la météo. Outre le couple propriétaire, leur enfant Lenny (qui a son compte Instagram), et Svante Thunberg, la navigatrice britannique professionnelle Nikki Henderson, 26 ans, a été appelée pour donner un coup de main. La destination est le Portugal, à quelque 5.500 km de distance, avec pour objectif final de participer à la réunion climat de l'Onu, qui se déroulera à Madrid du 2 au 13 décembre. Cette «COP 25», qui devait initialement avoir lieu au Chili et à laquelle Greta Thunberg devait se rendre, a été déplacée à la dernière minute.

«Si j'arrive à temps, je participerai à la COP 25, car on m'a invitée», dit la Suédoise, emmitouflée dans son coupe-vent marqué des mots «Unite for Science» (unissez-vous au nom de la science). «Et puis je rentrerai à la maison, je pense».

Avec AFP


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