Colombie : le chef de la diplomatie devient ministre de la Défense

  13 Novembre 2019    Lu: 626
Colombie : le chef de la diplomatie devient ministre de la Défense

Le président colombien Ivan Duque a nommé lundi le ministre des Affaires étrangères, Carlos Holmes Trujillo, à la Défense, après le scandale qui a précipité la démission de son prédécesseur pour un bombardement ayant entraîné la mort de huit mineurs recrutés par des guérilleros dissidents.

«Le ministre Carlos Holmes devra poursuivre la lutte contre le trafic de drogue dans notre pays», a déclaré le chef de l'Etat, du palais présidentiel Casa Nariño à Bogota. Ivan Duque a été contraint de réorganiser son gouvernement moins d'un an et demi après son arrivée au pouvoir avec le soutien de la droite dure et conservatrice. Le président colombien, dont la popularité est au plus bas, est confronté à une recrudescence de la violence due au trafic de drogue, depuis le désarmement de l'ex-guérilla des Farc, reconvertie en parti politique à la suite de l'accord de paix du 24 novembre 2016. Carlos Holmes Trujillo, 68 ans, remplace » LIRE AUSSI - Guillermo Botero, qui avait démissionné, accusé d'avoir «dissimulé» la mort de huit mineurs au cours d'une attaque fin août dans la jungle du sud contre des guérilleros des Farc qui ont rejeté l'accord de paix. Ces mineurs, âgés de 12 à 17 ans, avaient été recrutés de force par ce groupe de dissidents, selon les autorités.

Le nouveau ministre s'est engagé à une gestion transparente à la tête des forces armées. «Qu'il soit clair que les violations des droits humains et du droit international humanitaire ne sont pas tolérées en Colombie», a-t-il affirmé. Carlos Holmes dirigeait la diplomatie colombienne depuis l'entrée dans ses fonctions du gouvernement actuel, engagé avec les Etats-Unis à isoler le Venezuela sur la scène internationale et à pousser son président Nicolas Maduro à quitter le pouvoir. En tant que ministre de la Défense, il a promis d'amplifier la «lutte contre le trafic de drogue» visant à réduire la surface occupée par les plantations de coca, la matière première de la cocaïne, qui a atteint 169.000 hectares en 2018. Le gouvernement est en outre critiqué pour les violences dans le département du Cauca (sud-ouest) où au moins 18 personnes, en majorité des indigènes, ont été tuées depuis fin octobre.

Au total, 486 leaders communautaires et militants des droits humains ont été tués en Colombie entre le 1er janvier 2016 et le 17 mai 2019, selon le Défenseur du peuple, l'entité publique chargée de la protection des droits; 170 ex-guérilleros ont en outre été tués, selon le parti Force alternative révolutionnaire commune (Farc).

AFP


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