Royaume-Uni : Boris Johnson lance en fanfare la campagne électorale

  07 Novembre 2019    Lu: 1115
  Royaume-Uni :   Boris Johnson lance en fanfare la campagne électorale

Tolga AKMEN / AFP

La campagne pour les élections anticipées du 12 décembre a officiellement démarré mercredi au Royaume-uni avec la dissolution du Parlement.

Les élections, prévues le 12 décembre, sont censées mettre un terme au feuilleton du Brexit, voté par 52% des Britanniques il y a plus de trois ans mais déjà repoussé trois fois. La campagne s’ouvre officiellement ce mercredi 6 novembre. Le premier ministre Boris Johnson s'est rendu dans la matinée au palais de Buckingham pour rencontrer la reine et acter la dissolution du Parlement, dont les divisions ont jusqu'ici empêché la mise en oeuvre de la sortie de l'UE. La plus grande incertitude règne toutefois quant au résultat de ce scrutin.

Boris Johnson a lancé sa campagne en fanfare, comparant son rival travailliste Jeremy Corbyn à Joseph Staline. « Ils prétendent que leur haine ne vise que certains milliardaires et ils pointent du doigt des personnes avec une délectation et une vindicte que l'on n'avait plus vues depuis la persécution des koulaks par Staline », écrit-il dans une tribune du Daily Telegraph en évoquant la campagne menée par le dirigeant soviétique contre les paysans propriétaires de leurs terres. Le programme de sa journée prévoit un meeting dans le cœur du pays, les West Midlands. Le premier ministre a en fait déjà lancé sa campagne depuis plusieurs mois, dès son arrivée au pouvoir en juillet, visitant écoles, hôpitaux, centre de formation de la police...

Face à lui, Jeremy Corbyn fera valoir qu'il est le seul à pouvoir obtenir de Bruxelles un accord de Brexit respectant les droits des travailleurs. Il a accusé mardi le premier ministre de chercher à tirer partie du Brexit pour imposer un « thatchérisme sous stéroïdes » qui nuirait à l'économie et aux droits des salariés britanniques. Il a dit vouloir négocier un nouvel accord de sortie avec l'UE et laisser ensuite les électeurs se prononcer sur cet accord. Les sondages placent régulièrement en tête les conservateurs avec une dizaine de points d'avance, mais John Curtice, politologue et grand prêtre des sondages au Royaume-Uni, ne cesse de conseiller la prudence.

La pré-campagne du parti Tory n'a pas été lancée sous les meilleurs hospices: Jacob Rees-Mogg, ministre sortant des Relations avec le Parlement, a dû présenter des excuses pour avoir laissé entendre que les victimes du dramatique incendie de la Greenfell Tower, qui a fait 71 morts en juin 2017 à Londres, auraient dû faire preuve de bon sens en ignorant les recommandations des pompiers qui leur avaient donné pour instruction de rester dans leurs domiciles. Mercredi, c'est le président du parti, James Cleverly, qui s'est retrouvé en difficulté après la diffusion par l'équipe de campagne de Johnson d'une vidéo grossièrement montée de façon à donner l'impression que le Labour n'a aucune réponse à apporter à la question de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

L'issue du scrutin apparaît d'autant plus imprévisible que la question du Brexit a brouillé les appartenances partisanes, et donne aux petits partis l'occasion de venir bousculer les Tories et les travaillistes. Le parti du Brexit de Nigel Farage menace de prendre des voix aux conservateurs en prônant une coupure plus nette avec l'UE que celle prévue dans l'accord qu'il a négocié avec les Européens. À l'autre bout du spectre, les libéraux démocrates, emmenés par Jo Swinson, veulent annuler le Brexit et peuvent ravir les voix de conservateurs europhiles modérés et de travaillistes déçus des atermoiements de leur leader sur la question.

Le Figaro


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