Italie: Conte ignorait les liens entre le Vatican et un fonds qu'il a conseillé

  28 Octobre 2019    Lu: 928
Italie: Conte ignorait les liens entre le Vatican et un fonds qu

Giuseppe Conte ignorait qu'un contrat sur lequel il avait travaillé en tant qu'avocat avant de prendre ses fonctions de premier ministre était lié à un fonds d'investissement financé par le Vatican et visé par une enquête sur des soupçons de corruption, a-t-il fait savoir lundi 28 octobre.

Conte avait été recruté comme avocat-conseil en mai 2018 pour fournir un avis juridique favorable au groupe Fiber 4.0, qui voulait prendre le contrôle de la compagnie italienne de télécommunications Retelit, a rapporté le quotidien britannique des affaires The Financial Times. Le principal investisseur dans Fiber 4.0 était Athena Global Opportunities, un fonds financé par 200 millions de dollars provenant de la Secrétairerie d'Etat (gouvernement) du Vatican, explique lundi le FT. Une opération immobilière conduite par Athena à Londres est au coeur d'une enquête interne menée au Vatican. «Gisueppe Conte a simplement donné un avis juridique et n'avait pas connaissance du fait que certains investisseurs étaient liés à un fonds d'investissement appuyé par le Vatican, et maintenant au centre d'une enquête», a indiqué le cabinet du premier ministre.

Début octobre, le Vatican a annoncé la saisie de documents dans des bureaux de la Secrétairerie d'Etat et de l'Autorité d'information financière (gendarme financier anti-blanchiment) dans le cadre d'une enquête sur des opérations suspectes. Le magazine italien L'Expresso a révélé que cinq personnes, dont le numéro deux de l'autorité anti-blanchiment et un prélat, ont été suspendues dans le cadre de cette enquête portant sur «des opérations immobilières à l'étranger» notamment dans un quartier huppé de Londres.

L'affaire a aussi entraîné à la mi-octobre la démission du chef de la gendarmerie vaticane Domenico Giani, également garde du corps du pape François. «Il n'y a aucun conflit d'intérêts», a assuré le bureau de Gisueppe Conte, à propos de la décision de son gouvernernement d'utiliser des pouvoirs spéciaux («golden power») conférés par la loi pour rendre un décret favorable à Fiber 4.0. «A l'époque (où il travaillait pour Fiber 4.0, ndlr), personne n'aurait imaginé que, quelques semaines plus tard, un gouvernement dirigé par le même Conte devrait trancher sur cette question précise», selon le bureau du premier ministre.

Selon le cabinet du premier ministre, Giuseppe Conte «s'est formellement abstenu de toute décision sur l'exercice des pouvoirs spéciaux» et n'a pas assisté au conseil des ministres du 7 juin 2018, qui a donné son aval à ce décret-loi. Les «pouvoirs spéciaux» permettent au gouvernement de bloquer une prise de contrôle par un investisseur étranger de compagnies considérées comme ayant une importance stratégique pour le pays. Conte, avocat inconnu jusqu'à sa nomination comme chef de gouvernement en juin 2018, a été reconduit en septembre 2019 après la chute de l'éxecutif précédent.

AFP


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