Egypte: l'ONU condamne la répression des militants politiques

  18 Octobre 2019    Lu: 419
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Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a dénoncé ce vendredi les récentes détentions de militants emblématiques en Egypte et demandé aux autorités d'enquêter sur les allégations de torture sur les personnes détenues.

Plusieurs militants connus pour avoir participé à la révolte populaire de 2011 ont été arrêtés ces dernières semaines, dont la blogueuse et journaliste Esraa Abdel-Fattah et Alaa Abdel Fattah, blogueur et programmeur informatique. Esraa Adbel Fattah et son avocat, Mohamed al-Baqer -également détenu- sont accusés «d'appartenir à un groupe terroriste», de le financer, de «répandre de fausses nouvelles portant atteinte à la sécurité nationale» et d'«utiliser les médias sociaux pour commettre des délits de publication», a détaillé le Haut-Commissariat dans un communiqué.

«Les gens ont le droit de manifester pacifiquement et d'exprimer leurs opinions, y compris sur les médias sociaux», a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse. Esraa Abdel-Fattah a elle été accusée par les autorités égyptiennes de «collaborer avec une organisation terroriste», de «diffuser de fausses nouvelles» et de faire un «mauvais usage des réseaux sociaux», selon le Haut-Commissariat.

Après son arrestation, elle a été «battue parce qu'elle a refusé de déverrouiller son téléphone portable» et a été «ensuite obligée de rester face à un mur pendant sept heures», a déclaré Mme Shamdasani. Alaa Abdel Fattah aurait également subi des violences physiques depuis son arrestation le 29 septembre, selon l'ONU. «Les agents de la prison auraient bandé les yeux de Esraa Abdel Fattah, l'auraient forcé à se mettre en sous-vêtements et à marcher dans un couloir de la prison tout en étant frappé au dos et au cou», a précisé la porte-parole.

Le Haut-Commissariat appelle l'Egypte à «enquêter rapidement et efficacement sur toute allégation de torture ou de mauvais traitement en détention». Des manifestations --rares en Egypte car interdites en vertu d'une loi adoptée en 2013-- ont eu lieu à travers le pays, principalement les 20 et 27 septembre. Les manifestants répondaient à l'appel de Mohamed Aly, un homme d'affaires en exil qui accuse le président de corruption.

Selon plusieurs organisations de défense des droits humains, environ 3.000 personnes ont été arrêtées depuis le 20 septembre, dont des intellectuels, des militants politiques, des avocats et des journalistes. Les ONG estiment que ce coup de filet est le plus vaste depuis l'arrivée au pouvoir de Abdel Fattah al-Sissi en 2014.

AFP


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