Paris et Bagdad en négociation sur le cas des djihadistes français ayant combattu en Irak

  18 Octobre 2019    Lu: 609
Paris et Bagdad en négociation sur le cas des djihadistes français ayant combattu en Irak

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a annoncé ce vendredi travailler avec l'Irak à une coopération «judiciaire» et «pénitentiaire» sur la question des djihadistes français actuellement détenus en Syrie et «ayant combattu en Irak».

Depuis qu'Ankara a lancé le 9 octobre une offensive contre une milice kurde dans le nord syrien, les Européens redoutent que les 12.000 djihadistes détenus par les Kurdes en Syrie -dont 2500 à 3000 étrangers- ne s'évadent. Si Bagdad avait proposé en avril de juger les djihadistes étrangers détenus en Syrie pour deux millions de dollars par personne, son chef de la diplomatie Mohammed Ali al-Hakim a insisté jeudi sur le fait que cette option valait uniquement pour ceux «ayant combattu en Irak».

Alors qu'il avait récemment évoqué à plusieurs reprises le sort de l'ensemble des djihadistes étrangers, Jean-Yves Le Drian a repris vendredi ces termes devant des journalistes à Erbil, au Kurdistan autonome. «En ce qui concerne les djihadistes français qui ont combattu sur le sol irakien et qui de cette manière sont devenus justiciables du point de vue de l'Irak, nous avons décidé au plus haut niveau (...) d'étudier ensemble une coopération judiciaire, mais aussi technique, pénitentiaire, humanitaire», a-t-il déclaré.

Quatorze Français condamnés en Irak

Parmi les djihadistes détenus par les Kurdes, se trouvent 60 djihadistes français et leurs épouses considérées par les autorités comme tout aussi radicalisées. La France refuse, comme nombre d'autres pays, de les rapatrier en raison des craintes d'attentats et de l'hostilité de l'opinion. Depuis plusieurs mois, Paris plaide pour que les Français détenus en Syrie soient transférés et jugés en Irak. Mais les autorités irakiennes, en pleine crise politique après une semaine de contestation antigouvernementale sanglante début octobre, font face à une forte opposition, populaire et politique.

Quatorze Français ont déjà été condamnés en Irak depuis un an et demi pour «appartenance» au groupe Etat islamique (EI), en majorité à la peine capitale. La plupart avaient été transférés de Syrie et la justice irakienne avait établi que certains n'avaient commis aucun crime en Irak. Mais elle s'était estimée compétente parce qu'ils avaient, à un moment ou à un autre, transité par le territoire irakien.

A l'issue de sa visite en Irak, le ministre français n'a annoncé aucune mesure ou accord nouveau au sujet des djihadistes. Deux djihadistes belges se sont déjà échappés d'une prison. Le Conseil de sécurité de l'ONU a mis en garde contre un «risque de dispersion». (AFP)


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