Entouré d'un impressionnant service de sécurité, l'influent ex-président Alvaro Uribe est arrivé mardi 8 octobre à la Cour suprême de Colombie. Il en est ressorti après sept heures d'interrogatoire. C'est la première fois qu'un ex-chef de l'État colombien doit répondre devant la plus haute juridiction du pays.

Alvaro Uribe est soupçonné d'avoir tenté de soudoyer des témoins contre un opposant politique. La Cour suprême doit décider si elle juge l'ancien chef de l'État ou pas. Elle pourrait prendre plusieurs jours pour rendre sa décision.

L'affaire remonte à 2012. L'ancien dirigeant de droite (2002-2010) avait déposé une plainte contre le sénateur de gauche Ivan Cepeda pour un supposé complot basé sur de faux témoignages, selon lui. Mais l'affaire s'est retournée contre le plaignant, la justice ouvrant une enquête pour corruption de témoins non pas contre Ivan Cepeda mais contre Alvaro Uribe.

Huit ans de prison encourus

"Comme ça fait mal d'être appelé à comparaître", a déclaré Alvaro Uribe à sa sortie de l'audience. Il a déploré qu'on l'accuse "contre toute logique de manipuler des témoins". "Je n'ai jamais prononcé un mot ayant enfreint la loi", avait-il dit à des médias locaux avant sa comparution.

Alvaro Uribe, 67 ans, a comparu libre et à huis clos. En cas de procès, l'ancien dirigeant encourt huit ans de prison. Il pourrait également être placé en détention provisoire. Il est par ailleurs visé par d'autres enquêtes pour de présumés délits pénaux.

Partisans et opposants étaient rassemblés devant le bâtiment depuis les premières heures du jour. Sa fermeté contre les guérillas d'extrême gauche est aussi applaudie que critiquée par les Colombiens.

Soutien d'Ivan Duque

Étant donné le poids politique de l'ex-président, actuel sénateur, leader du parti au pouvoir (Centro Democratico) et mentor du président actuel Ivan Duque, cette audition prend une importance particulière à quelques jours des élections locales du 27 octobre.

Ivan Duque lui a apporté son soutien mardi en ayant cette formule : "Je résume Alvaro Uribe Velez à un mot : honorabilité."

AFP

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