Royaume-Uni: le groupe pro-Brexit Leave.EU critiqué après un tweet jugé «xénophobe» sur Angela Merkel

  09 Octobre 2019    Lu: 1165
  Royaume-Uni:   le groupe pro-Brexit Leave.EU critiqué après un tweet jugé «xénophobe» sur Angela Merkel

John MACDOUGALL / AFP

Alors que les négociations sont au bord de la rupture entre Londres et Bruxelles, Leave.EU a qualifié la chancelière allemande du terme injurieux de «Kraut» dans un tweet, provoquant l'ire des députés britanniques de tous bords.

Les négociations sur le Brexit entre Londres et les Européens semblaient au bord de la rupture ce mardi 8 octobre à un peu plus de trois semaines de sa date prévue. Après un entretien téléphonique houleux entre le premier ministre britannique, Boris Johnson, et la chancelière allemande, Angela Merkel, une source à Downing Street a jugé un accord «pratiquement impossible».

Peu après cet entretien, le groupe pro-Brexit Leave.EU s'est fendu d'un tweet dénonçant la position de la chancelière allemande sur la question de l'Irlande du Nord. Angela Merkel a en effet prévenu le chef du gouvernement conservateur britannique qu'un accord était «extrêmement improbable» faute de nouvelles propositions de Londres prévoyant un maintien de l'Irlande du Nord britannique dans l'union douanière européenne. Ce que le Royaume-Uni refuse catégoriquement, son plan prévoyant simplement un alignement réglementaire, mais pas douanier, avec la République d'Irlande voisine, membre de l'UE.

Le groupe Leave.EU a condamné sur Twitter cette condition émise par la chancelière allemande. Une publication qui s'accompagne du photo d'Angela Merkel avec la légende: «Nous n'avons pas gagné deux guerres mondiales pour être menacé par un Kraut». Le mot «Kraut» est un terme injurieux pour qualifier un Allemand.

«Bile xénophobe»
Ce tweet jugé «xénophobe» a été très largement critiqué parmi les députés britanniques. Le ministre en charge du Brexit, Michael Gove, a condamné «tout langage raciste et humiliant à l'égard de l'Allemagne». «Je saisis cette occasion pour me dissocier totalement de tout langage raciste ou humiliant contre l'Allemagne», a-t-il ajouté devant la Chambre des communes. «Ils sont nos amis, ils sont nos alliés, ils sont un grand pays».

De son côté, le porte-parole du LibDem, Tom Brake, a déclaré à The Independant que ce tweet est «insultant et offensant». «Un langage comme celui-ci attise les divisions au sein de notre société et ne devrait pas être considéré comme acceptable. Les citoyens européens sont nos voisins, nos amis, notre famille», a-t-il poursuivi.

David Lammy, membre du parti travailliste, a pour sa part déclaré : «Chère Allemagne, veuillez accepter nos excuses et ne vous laissez pas berner en pensant que la bile xénophobe de Leave.EU est représentative du Royaume-Uni». «Une nette majorité des Britanniques s'oppose désormais au Brexit sous toutes ses formes. Un vaste mouvement jeune et dynamique en faveur de l'Union européenne se tient à vos côtés», a-t-il ajouté.

Sur Twitter, le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a accusé Boris Johnson de jouer avec «l'avenir de l'Europe et du Royaume-Uni» en se prêtant à un «stupide jeu de reproches» sur les responsabilités d'un échec des négociations. «Nous restons ouverts à la finalisation d'un accord de Brexit juste mais il faut un gouvernement britannique désireux de travailler avec l'UE pour y arriver», a renchéri le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, sur le même réseau social.

Le Figaro


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