France : scènes de révolte après le décès d'un motard de 22 ans

  07 Octobre 2019    Lu: 793
France : scènes de révolte après le décès d

Des scènes de révolte se sont produites dans la soirée de dimanche à Villiers-le-bel et Sarcelles (région parisienne) d’où était originaire Ibrahima, 22 ans, décédé quelques heures plus tôt suite à une intervention policière, a appris Anadolu de témoins oculaires, lundi.

Les forces de l’ordre sont directement mises en cause par les témoins qui affirment qu’un fourgon de police a barré la route de la victime, décédée en tentant de l’esquiver.

La version de la préfecture diverge de celle des témoins qui mettent en cause l’intervention policière.

La préfecture du Val d’Oise explique, dans un communiqué dont Anadolu a reçu copie, que l’un des officiers de police a fait signe au conducteur de s’arrêter et de ralentir et qu’il a fini sa course dans un poteau après avoir tenté de fuir.

Ibrahima, 22 ans, est décédé dimanche soir peu avant 19 heures (heure locale) à son arrivée à l’hôpital.

Il se trouvait au guidon d’une moto-cross, et portait un casque de sécurité, lorsqu’il a croisé le chemin d’une équipe de police qui procédait un banal contrôle.

Selon la version servie par le préfet du Val d’Oise dans son communiqué, « l’un des policiers présents sur la chaussée a alors esquissé le geste de ralentir, en enjoignant verbalement au pilote de freiner pour éviter qu'il vienne percuter les policiers ou l'un des véhicules de police ».

« En réaction, le pilote de la moto est monté sur le trottoir, réaccélérant avant de freiner brutalement et de perdre le contrôle de sa machine. Dans sa chute, il a violemment percuté un poteau métallique », poursuit le représentant de l’Etat.

Mais les versions des témoins sont bien différentes, comme c’est très souvent le cas dans les affaires de décès impliquant les forces de l’ordre.

Deux témoins cités par le journal "Le Parisien" affirment que « quand ils ont entendu le bruit de la moto qui s'engageait dans la rue, un camion des forces de l'ordre a démarré et lui a bloqué la route. Pour l'éviter, la moto a voulu monter sur le trottoir. Mais elle a guidonné. La moto a volé sur la route, et lui, dans le poteau ».

Ils précisent par ailleurs que « la police a tout de suite déplacé la moto de la route au trottoir pendant que leurs collègues faisaient un massage cardiaque sur le motard ».

Très vite, sur les réseaux sociaux, le hashtag #JusticePourIbrahima s’est hissé en tête des sujets les plus discutés de France sur Twitter.

A Villiers-le-bel et Sarcelles d’où était originaire la victime, des révoltes urbaines se sont organisées dans la soirée de dimanche avec notamment des incendies, rapportent un témoin contacté par Anadolu.

Les autorités redoutent un embrasement de la situation qui n’est pas sans rappeler la mort de Laramy et Mouhsin, tués eux aussi, à Villiers-le-bel en 2007, après avoir percuté un véhicule de police au guidon de leur motocross.

S’en étaient suivies trois nuits d’émeutes et de violences, durant lesquelles 119 fonctionnaires de police avaient été blessés.

Sur la toile, de nombreux internautes appellent à un rassemblement en mémoire d’Ibarhima, lundi à 17 heures, sur les lieux de l’accident. (AA)


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