Cuba, en besoin cruel d'alliés, accueille le premier ministre russe

  03 Octobre 2019    Lu: 837
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Le premier ministre russe Dmitri Medvedev entame jeudi une visite de deux jours à Cuba au moment où l'île, en pénurie de carburant en raison des sanctions américaines, a cruellement besoin du soutien politique et économique de ses alliés, la Russie et la Chine.

Cette visite «contribuera au renforcement des relations bilatérales, surtout dans le domaine économique», a assuré sur Twitter le ministre du Commerce extérieur, Rodrigo Malmierca. Ce même ministre s'exclamait, il y a quelques jours à peine : «Nous ne sommes pas seuls !» après le don par Pékin de 100 millions de dollars à Cuba.

Ne pas être seul, c'est l'obsession du gouvernement cubain alors que les États-Unis ne cessent de renforcer leur embargo, en vigueur depuis 1962, contre l'île qu'ils accusent de soutenir militairement le gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro.

La visite de Dmitri Medvedev survient justement à un moment critique pour le pays, confronté à de graves pénuries d'essence après les sanctions de Washington contre des navires transportant du pétrole du Venezuela, principal fournisseur de brut de Cuba.

Ces dernières semaines, des files d'attente de plusieurs heures se sont formées devant les stations-service, la fréquence des bus et des trains a été réduite, la climatisation arrêtée dans les entreprises d'Etat et de nombreux fonctionnaires ont été appelés à rester chez eux.

La crise, «conjoncturelle» selon le gouvernement, force littéralement Cuba à vivre au ralenti. De quoi peser sur sa croissance alors que le tourisme, une des principales activités, est déjà en berne : les visiteurs européens ont été moins nombreux au premier semestre, et le second devrait pâtir de l'interdiction depuis juin, par Washington, des croisières américaines à Cuba.

La solidarité de la Russie, dont le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov est déjà venu à La Havane en juillet, et celle de la Chine sont donc plus que bienvenues. «Alors que s'intensifient les mesures de blocus américain contre Cuba, toute aide en provenance de grandes puissances mondiales est extrêmement importante», souligne le politologue Carlos Alzugaray.

Mais «sur le long terme, Cuba devra résoudre (ses) déséquilibres économiques et faire progresser les réformes afin de réduire sa vulnérabilité», prévient-il à propos d'un pays qui a vécu trois décennies sous l'aile du grand frère soviétique avant de remplacer cette dépendance économique par une autre, envers le Venezuela.

Dans l'immédiat, la Russie semble avoir déjà amorcé son «retour» en terre cubaine, avec des échanges commerciaux en hausse de 34% en 2018, à 388 millions de dollars, et devant s'approcher des 500 millions en 2019, assurait récemment le vice-Premier ministre russe Yuriy Borisov. (AFP)


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