Immigration : Emmanuel Macron veut être «humain et efficace»

  25 Septembre 2019    Lu: 396
    Immigration :   Emmanuel Macron veut être «humain et efficace»

Dans un entretien à Europe 1, le chef de l'État a annoncé vouloir «analyser» la politique migratoire pour voir si des «excès existent». S'il s'oppose à la suppression de l'AME, il veut que le dispositif soit «évalué».

Il «assume» de marcher sur un terrain miné. En cette rentrée politique, Emmanuel Macron a remis sur la table la question inflammable de l'immigration. Un débat à l'Assemblée nationale est prévu lundi. Dans un entretien enregistré et diffusé ce mercredi sur Europe 1 depuis New York, où il assiste à l’Assemblée générale de l'ONU, le chef de l'Etat a assuré comprendre «très bien» les passions suscitées par ce débat. Il se réjouit cependant de «le faire dans un cadre extrêmement apaisé».

Emmanuel Macron, qui a appelé la majorité à regarder le sujet de l'immigration «de face», a renouvelé son appel. «Ça serait une erreur de dire que la question migratoire est une question tabou», a-t-il martelé. Tout en précisant : «Il ne faut pas faire croire aux gens qu'on serait aujourd'hui débordés par ce phénomène-là ou que la France est un pays qui n'a jamais été un pays constitué pour partie par l'immigration, c'est faux». Sorte de pied-de-nez en direction du Rassemblement national de Marine Le Pen.

«Ce qui est important, c'est d'être humain et efficace et sortir de certaines postures dans lesquelles nous nous sommes enfermés», a affirmé Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat n'hésite pas à se montrer critique envers les siens. «Aujourd'hui, à défaut d'être dans le 'en même temps', nous sommes bien souvent dans le 'ni-ni' : nous sommes ni humains ni efficaces, pour se donner bonne conscience ou pour faire les faux durs», a-t-il soutenu. Avant d'assurer : «J'assume de parler calmement d'immigration».

Concrètement, le chef de l'Etat propose d'améliorer le droit d'asile. «On doit le plus rapidement possible donner l'asile à ceux qui ont besoin de notre protection avec la volonté d'intégrer beaucoup plus efficacement ceux qui ont droit à l'asile, avec des cours de français et une politique de l'emploi plus forte.» Emmanuel Macron estime en revanche qu'il «faut analyser s'il n'y a pas des excès qui existent. Et je crois qu'ils existent dans certaines catégories».

Le chef de l'Etat se dit opposé à la suppression de l'Aide médicale d'Etat - «ce serait ridicule» - comme le réclame une partie de la droite, mais souhaite cependant qu'elle soit «évaluée». Là aussi pour repérer certains potentiels «excès».

«Ensuite, on doit reconduire beaucoup plus efficacement les personnes qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire parce qu'elles y sont entrées illégalement, qu'elles ont parfois demandé l'asile et qu'elles n'y avaient pas droit», a également souhaité le chef de l'État.

Emmanuel Macron conclut : «Je maintiens que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. La part qu’elle en a, elle prend la responsabilité de la traiter le mieux possible». Des propos qui ne sont pas sans rappeler ceux de l'ancien premier ministre Michel Rocard. En 1989, il déclarait : «Je maintiens que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. La part qu’elle en a, elle prend la responsabilité de la traiter le mieux possible». C'était il y a trente ans. 

Le Figaro


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