Macron appelle les Etats-Unis et l'Iran à reprendre des «négociations»

  25 Septembre 2019    Lu: 885
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Quelques heures seulement après les nouvelles menaces brandies par Donald Trump contre l'Iran, Emmanuel Macron a appelé mardi, à la tribune de l'Onu, à la reprise des négociations entre les Etats-Unis, Téhéran, les signataires de l'accord sur le nucléaire de 2015 et les puissances régionales.

«Aujourd'hui, le risque est celui de l'embrasement sur la base d'une erreur de calcul ou d'une réponse non proportionnée», a déclaré le chef de l'Etat français lors de son discours devant ses pairs à l'Assemblée générale de l'Onu. «Plus que jamais, le temps est à la reprise des négociations entre les Etats-unis, l'Iran, les signataires du JCPOA (nom de l'accord de 2015-NDLR)et les puissances de la région concernées au premier titre par la sécurité et la stabilité de celle-ci.»

«Quels doivent être les termes et les objectifs de ces négociations? D'abord la pleine certitude que l'Iran ne se dote jamais de l'arme nucléaire, ensuite une sortie de crise au Yémen, troisièmement un plan de sécurité régionale intégrant les autres crises de la région et la sécurité des flux maritimes, enfin une levée des sanctions économiques», a-t-il précisé.

«Je n'ai aucune naïveté et je ne crois pas non plus aux miracles, je crois au courage de bâtir la paix et je sais que les Etats-Unis, que l'Iran, que tous les signataires du JCPOA (Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) ont ce courage», a-t-il ajouté.

La question des tensions irano-américaines et celle de l'avenir du JCPOA - un accord conclu en 2015 après d'intenses tractations et dont Donald Trump s'est retiré en 2018, le qualifiant de «désastreux» - ont largement éclipsé les autres ordres du jour de l'Assemblée générale de l'Onu dix jours seulement après les attaques qui ont visé des installations pétrolières en Arabie saoudite.

Commises le 14 septembre, ces attaques contre des sites du royaume wahhabite, rival historique de l'Iran dans la région, ont été imputées à la République islamique par Washington, Paris, Berlin et Londres notamment - suscitant la colère de Téhéran qui a dénoncé un «réquisitoire irresponsable».

Désireux de préserver le JCPOA à tout prix, Emmanuel Macron tente depuis des mois, avec ses alliés allemand et britannique, de convaincre Donald Trump de relâcher la «pression maximale» exercée à l'encontre de Téhéran et propose de compléter l'accord par d'autres volets à même de rassurer Washington et la communauté internationale - pour l'heure en vain.

«Dès ma première expression devant cette assemblée, j'ai dit ma conviction que la stratégie de pression sur la question nucléaire iranienne ne pouvait conduire qu'à un accroissement de tensions dans la région», a-t-il répété à l'Onu mardi.

«Où en sommes-nous aujourd'hui? A la stratégie américaine et à la volonté européenne, russe et chinoise de préserver l'accord de Vienne, l'Iran a répondu par une stratégie de pression maximale sur son environnement régional.»

«Dans ce contexte, la montée des tensions fut ces derniers mois constante et les attaques du 14 septembre contre l'Arabie saoudite ont changé la donne», a-t-il ajouté, appelant à privilégier «la concertation» aux «provocations» et «aux répliques».

AFP


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