Journée sans voiture : le poids des transports dans la qualité de l’air

  23 Septembre 2019    Lu: 455
  Journée sans voiture :  le poids des transports dans la qualité de l’air

De nombreuses villes européennes vont clore la semaine de la mobilité par un dimanche sans voiture ce 22 septembre 2019. L’occasion de rappeler les effets sanitaires de la voiture dans les centres urbains.

Ce 22 septembre 2019, dans de nombreuses villes européennes, les rues seront rendues aux piétons et aux cyclistes. Ce sera le cas à Paris mais aussi dans de nombreuses villes françaises qui clôtureront une semaine européenne de la mobilité consacrée cette année à la pratique du vélo en toute sécurité. Cette manifestation est aussi un rappel : la voiture en ville pollue a des effets sanitaires réels qui ont incité les 28 États membres de l'UE à adopter une directive “qualité de l'air” en 2008. Dix ans plus tard, la France et 5 autres pays européens font l'objet d'un recours devant la Cour européenne de justice pour non-respect de cette directive. 12 agglomérations ou entités géographiques françaises, dont Paris, Lyon et Marseille, ne respectent pas les normes. 48 000 Français meurent prématurément tous les ans du fait de la pollution de l'air. Premier responsable : la voiture. Rappel des principales données sur le premier polluant routier, les oxydes d'azote (NOx) grâce aux données du CITEPA, l'organe officiel de mesure des polluants atmosphériques.

Depuis 1990, le parc automobile français est passé majoritairement de l'essence au gazole, un carburant qui émet beaucoup plus de NOx et de particules fines. La proportion de voitures diese a triplé. Un retournement de tendance très fort s'est  toutefois opéré ces deux dernières années. Mais les diesels représentent toujours 62 % du parc roulant.

Les progrès techniques ont permis de faire baisser les émissions de NOx de tous les types de véhicules. Les constructeurs ont été incités à accélérer les progrès avec les normes européennes Euro qui ont parfaitement joué leur rôle. 

Les transports routiers ont une responsabilité écrasante dans les émissions de NOx, très loin devant l’industrie et l’agriculture. Leur part a culminé à 68 % en 1994 pour un minima à 53 % en 2005. Le secteur pèse aujourd’hui 57 % de ces émissions. La part totale des transports incluant l’aérien, le ferroviaire et le maritime est de 63 %. Le plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PREPA), instauré par la loi de transition énergétique de 2015, fixe des objectifs de réduction à 2020, 2025 et 2030. Les NOx doivent ainsi passer de 710 000 tonnes, prévues en 2020, à 440 000 tonnes en 2030.

Les voitures à essence respectent les normes

Dès la mise en place de la première norme Euro en 1993, les véhicules à essence se sont révélés conformes grâce à l’adoption de catalyseurs. Ils le sont toujours aujourd’hui. Il est vrai que ce carburant émet peu de NOx. 

Pas les diesels

En revanche, la motorisation diesel n’a jamais pu se conformer à la réglementation. L’écart entre la valeur réglementaire d’émissions et les constats effectués par des organismes comme le CITEPA sur le parc roulant s’est même aggravé avec la norme Euro 4 à 6. Le scandale du “Dieselgate” a incité les pouvoirs publics à imposer une homologation non plus en laboratoire mais en conditions de conduite réelle. Les constructeurs ont obtenu de l’Union européenne que les véhicules neufs soumis à ce test real drive emissions (RDE) soient homologués même s’ils émettent deux fois plus que ce que mesurent les tests en laboratoire. Malgré cette tolérance, qui doit cesser en 2021, les véhicules neufs de normes Euro6c et Euro6d qui sont mis actuellement sur le marché ne respectent toujours pas la réglementation.

Une taxation défaillante

L’OCDE a publié le 20 septembre 2019 une étude montrant que l’imposition des carburants est trop faible pour faire émerger les alternatives “décarbonées” pour lutter contre le réchauffement climatique et réduire les polluants dégradant la qualité de l’air des zones urbaines. L’OCDE préconise que les taxes prennent en compte ce que les économistes appellent les “coûts externes”, c’est-à-dire les conséquences de l’usage d’un produit. Dans le cas des carburants, il s’agit des effets du changement climatique (sécheresses, tempêtes, inondations) mais aussi de ceux de la pollution de l’air : asthme des enfants, mortalité prématurée, bruit… De quoi transformer le pétrole en produit de luxe. 

Source: sciencesetavenir.fr


Tags: Journéesansvoiture   Europe  


Fil d'info