Norvège: poussée du vote contestataire aux élections locales

  10 Septembre 2019    Lu: 788
Norvège: poussée du vote contestataire aux élections locales

Une poussée du vote contestataire aux élections locales en Norvège met le gouvernement en difficulté à deux ans des législatives, estimaient mardi les commentateurs, au lendemain d'un scrutin marqué par une polarisation et une fragmentation accrues.

Les élections municipales et régionales de lundi ont vu une percée du parti du Centre (formation agrarienne anti-centralisation), des écologistes, de la gauche radicale et d'un nouveau mouvement anti-péages urbains, parfois comparé aux «gilets jaunes »français. Dans ce pays paisible et opulent, les deux grandes forces traditionnelles, les conservateurs au pouvoir et l'opposition travailliste, s'effondrent avec tout juste 45% des voix à elles deux, selon un décompte encore provisoire mardi.

«C'est un vote de protestation», a analysé le commentateur politique de la radio publique NRK, Magnus Takvam, en relevant «un paysage politique plus fragmenté où l'on voit plusieurs grandes villes où aucun parti ne dépasse les 20%». Cette fragmentation accentuée annonce de délicates négociations pour former des majorités municipales.

Dans les grandes villes, le débat s'est souvent cristallisé autour de la question environnementale, avec un choc frontal entre le parti écologiste (MDG) et un nouveau venu, le FNB. Né d'une opposition à la multiplication des péages urbains, ce mouvement n'est pas sans rappeler celui des «gilets jaunes» en France, qui s'était d'abord mobilisé contre le relèvement de la taxe carbone pour les automobilistes.

Les écologistes ont réalisé une poussée à Oslo, où ils recueillent plus de 15% des voix, permettant à la coalition «rouge-verte» de conserver la municipalité malgré un effondrement de leurs alliés travaillistes. Le FNB, lui, s'est imposé de manière fulgurante comme la troisième force politique dans des grandes villes comme Bergen, où il approche 17%, et Stavanger.

La première ministre Erna Solberg a déploré des résultats «naturellement décevants», à deux ans d'élections législatives qui se présentent mal pour sa coalition regroupant son parti conservateur, la droite populiste et deux petits partis de centre droit. Pour le chercheur Johannes Bergh, le pays pourrait s'acheminer vers une alternance. «Dans la mesure où tous les partis au gouvernement reculent, il va y avoir des discussions difficiles dans les partis», a-t-il dit à l'agence NTB.

AFP


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