Mexique: libération d'un suspect dans la disparition de 43 étudiants

  04 Septembre 2019    Lu: 888
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Un des principaux suspects dans la disparition de 43 étudiants dans le sud du Mexique en 2014 a été libéré, ont annoncé mardi 3 septembre les avocats des familles de victimes qui ont dénoncé les lacunes de l'enquête.

Le parquet avait accusé Gildardo López Astudillo, arrêté en 2015, d'être l'un des principaux responsables de l'enlèvement et du massacre présumé des étudiants.

Mais un juge a rejeté samedi le dernier chef d'accusation pesant contre lui et a ordonné sa libération, a annoncé le Centro Prodh, un groupe de défense des droits humain qui assiste les familles des victimes.

Plus de 40 personnes relâchées

L'enquête sur la disparition des 43 étudiants de l'école de formation des maîtres d'Ayotzinapa, dans l'État de Guerrero (sud), a été entachée de nombreuses accusations d'incompétence, voire de corruption.

Plus de 40 personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire ont été relâchées, en raison d'erreurs de procédures commises par les enquêteurs, en particulier le recours à la torture pour obtenir des aveux.

«C'est la première fois qu'un tribunal décide d'absoudre un suspect dans cette affaire, ce qui confirme que l'enquête a été un échec judiciaire», ont dénoncé dans un communiqué les familles des victimes.

«C'est une conséquence des irrégularités et des graves violations des droits de l'homme commises par le bureau du procureur fédéral sous l'administration de l'ancien président Enrique Pena Nieto» (2012-2018), ajoute-t-elles.

Le nouveau président de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, a ordonné l'ouverture d'une nouvelle enquête, promettant de faire toute la lumière sur ce crime. Mais les familles des victimes ont appelé le dirigeant de gauche à agir «plus rapidement et plus fermement» pour traduire les responsables en justice.

Les étudiants s'étaient emparés de 5 autobus pour aller manifester

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, les étudiants s'étaient emparés de cinq autobus pour aller manifester à Mexico. Ils avaient été attaqués par des officiers de la police municipale d'Iguala, sur ordre du maire.

Selon les autorités, les policiers les auraient ensuite livrés au cartel des Guerreros Unidos, qui les aurait confondus avec un cartel rival et les aurait tués, avant d'incinérer leurs corps dans une décharge.

Mais des experts indépendants de la Commission inter-américaine des droits de l'homme (CIDH) avaient contesté cette version dans un rapport publié en 2015. Leur mandat n'avait pas été renouvelé par le gouvernement d'Enrique Pena Nieto et ils n'avaient pu terminer leur enquête.

Une des hypothèses avancées était que les étudiants auraient détourné par inadvertance un autobus chargé d'héroïne à destination des États-Unis. (AFP)


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