"J'appelle tous les députés du Parlement: faites simplement ce que vous promettez aux gens depuis des années", a lancé avant le vote devant les parlementaires M. Zelensky, un novice politique en poste depuis mai.

Le projet de loi a obtenu les voix de 373 députés. Au moins 300 voix étaient nécessaires pour cette réforme constitutionnelle, promise depuis des années par des législatures précédentes, qui entrera en vigueur en janvier prochain.

Les députés ont ainsi supprimé de la Constitution la clause qui interdisait de les poursuivre en justice ou de les arrêter sans l'aval du Parlement. La clause interdisant de les poursuivre pour leurs votes ou déclarations au Parlement a été préservée.

"Si un député écrase une personne (...) ou commet n'importe quel autre crime, il doit en répondre devant la justice", a lancé M. Zelensky.

Soutenue par de nombreux Ukrainiens, frustrés par leurs élites politiques jugées corrompues et inefficaces, cette décision inquiète de nombreux experts selon lesquels elle risque d'ouvrir la porte à des persécutions politiques, la justice dans cette ex-république soviétique étant considérée comme très corrompue.

Certains experts et députés ont par ailleurs dénoncé une violation de la procédure lors de l'examen de cette réforme, ce qui permettrait selon eux de la faire annuler par la Cour constitutionnelle.

Le projet de loi sur la levée de l'immunité a été adopté en première lecture la semaine dernière, le premier jour du travail de la nouvelle législature élue en juillet et dans laquelle le parti du président Zelensky dispose d'une majorité absolue de 254 députés sur un total de 450 sièges.

M. Zelensky, un ancien comédien devenu à 41 ans le plus jeune chef de l'Etat ukrainien, a écrasé à la présidentielle le sortant Petro Porochenko, un riche homme d'affaires ayant fait fortune dans la confiserie, en promettant de "casser le système" et d'entreprendre des changements rapides. (AFP)

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