Brésil: Bolsonaro interdit les brûlis pour freiner les incendies en Amazonie

  29 Août 2019    Lu: 365
 Brésil:  Bolsonaro interdit les brûlis pour freiner les incendies en Amazonie

Le président brésilien Jair Bolsonaro a signé tard ce mercredi un décret interdisant les brûlis agricoles dans tout le Brésil pendant soixante jours pour tenter de freiner la multiplication des incendies en Amazonie face à une pression internationale croissante.

Le décret, qui doit paraître ce jeudi au Journal officiel, suspend l'utilisation des brûlis durant les deux prochains mois sur tout le territoire national, tout en maintenant certaines exceptions, selon des sources gouvernementales citées par les médias brésiliens. Le code forestier autorise certains brûlis avec l'autorisation des organismes de contrôle. Jair Bolsonaro fait face à une pression croissante, à l'intérieur et à l'étranger, après la multiplication des incendies en Amazonie, plus grande forêt tropicale du monde.

Ils sont loin d'être «sous contrôle», contrairement aux affirmations du gouvernement: 1044 nouveaux départs de feu ont été constatés ce mardi dans tout le Brésil, dont plus de 50% en Amazonie, a indiqué ce mercredi l'Institut national de recherche spatiale (INPE). Le nombre de feux depuis janvier dans le pays (83.329), est le plus élevé depuis 2010, selon l'INPE. Ils sont souvent provoqués par des agriculteurs ou éleveurs de bovins qui veulent plus de terres et que la politique du gouvernement actuel encourage. Le gouvernement a déployé plus de 3900 hommes, des centaines de véhicules et 18 avions dont deux bombardiers d'eau Hercules, selon des données du ministère de la Défense citées par les médias locaux.

Une crise diplomatique s'est parallèlement développée entre Brasilia et Paris, qui menace de ne pas signer l'accord de libre-échange UE-Mercosur. Jair Bolsonaro a alimenté mercredi la polémique avec le président français Emmanuel Macron, semant la confusion quant à l'aide internationale que le Brésil serait prêt à recevoir pour lutter contre les incendies. Dans des déclarations belliqueuses après avoir reçu le président chilien Sebastian Piñera, invité à Biarritz (France) en marge du G7 le week-end dernier, Jair Bolsonaro, qui ne s'est toujours pas rendu en Amazonie, a accusé «l'Allemagne, et particulièrement la France, d'être en train d'acheter (la) souveraineté brésilienne» avec l'offre d'aide financière du G7.

On ignorait si le Brésil, qui avait rejeté ce mardi l'aide de 20 millions de dollars du G7en attendant que Emmanuel Macron «retire ses insultes» contre Jair Bolsonaro, puis l'a acceptée ce mardi soir sous certaines conditions, l'avait effectivement de nouveau rejetée mercredi matin. Jair Bolsonaro s'en est vivement pris mercredi à Emmanuel Macron. Il «m'a traité de menteur et à deux reprises a dit que la souveraineté (brésilienne sur) l'Amazonie devait être relativisée», a-t-il dit à des journalistes. «Nous pourrons nous parler quand il se sera rétracté après ce qu'il a dit contre ma personne.»

Emmanuel Macron avait accusé la semaine dernière Jair Bolsonaro d'avoir «menti» sur ses engagements environnementaux. La France a été copieusement attaquée par ailleurs par le gouvernement brésilien, et Jair Bolsonaro a traité Emmanuel Macron de «colonialiste» avant de s'en prendre à son épouse Brigitte. Mercredi, Jair Bolsonaro a retiré un commentaire offensant pour Brigitte Macron publié sur Facebook afin d'«éviter une mauvaise interprétation», a indiqué le porte-parole du président brésilien.

À New York, la jeune égérie pour le climat Greta Thunberg a jugé mercredi «désastreux» les incendies en Amazonie et estimé que c'était le «signe clair qu'il faut arrêter de détruire la nature». (AFP)


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