L'auteur d'un rapport contre Trudeau empêché de témoigner au Parlement canadien

  22 Août 2019    Lu: 403
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Le parti libéral de Justin Trudeau a refusé mercredi que le Commissaire à l'éthique témoigne à la Chambre des communes, une semaine après la publication de son rapport accusant le premier ministre canadien d'avoir violé la loi sur les conflits d'intérêts.

Une commission parlementaire sur l'information et l'éthique a tenu mercredi une réunion d'urgence à la demande de l'opposition conservatrice, qui souhaitait entendre le Commissaire à l'éthique, un haut fonctionnaire indépendant relevant du Parlement.

Dans son rapport accablant publié la semaine dernière, Mario Dion avait accusé le premier ministre et son entourage d'avoir indûment fait pression sur l'ancienne ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould pour qu'elle intercède en faveur d'une société québécoise, SNC-Lavalin, afin de lui éviter un procès criminel pour corruption. Scandalisée, l'opposition dirigée par le chef des conservateurs Andrew Scheer avait souhaité que Mario Dion puisse venir s'exprimer devant les députés. Mercredi, la commission sur l'information et l'éthique, où les Libéraux sont majoritaires, a voté contre une telle déposition.

L'opposition réclame une enquête criminelle
Le rapport avait fait l'effet d'une bombe à deux mois des élections législatives. Mais un sondage Ipsos-Reid publié mercredi montre que les deux principaux partis sont toujours au coude-à-coude: les Libéraux sont crédités de 33% des intentions de vote, contre 35% pour les conservateurs.

Andrew Scheer, qui briguera la succession de Justin Trudeau lors des élections législatives en octobre, a écrit lundi à la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) pour lui suggérer d'enquêter sur une possible «obstruction de justice» du premier ministre.

Justin Trudeau a dit «assumer ses erreurs», mais a refusé de s'excuser, estimant qu'il avait agi pour «défendre les emplois des Canadiens». SNC-Lavalin, qui emploie quelque 9.000 salariés au Canada, a été accusé en 2015 d'avoir payé 47 millions de dollars canadiens (31 millions d'euros) en pots-de-vin entre 2001 et 2011 pour obtenir des contrats en Libye pendant le régime de Mouammar Kadhafi. Fin mai, un juge canadien avait statué qu'il existait suffisamment d'éléments à charge pour citer l'entreprise à comparaître.

AFP


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