En Cisjordanie, une campagne sur les réseaux sociaux vise une association LGBTQ

  21 Août 2019    Lu: 424
En Cisjordanie, une campagne sur les réseaux sociaux vise une association LGBTQ

Une association palestinienne de défense des droits LGBTQ est la cible d'une campagne de haine sur les réseaux sociaux après qu'elle a annoncé la tenue d'un événement en Cisjordanie occupée interdit par les autorités palestiniennes.

La fondation al-Qaws, qui défend les droits des homosexuels, bisexuels et transgenres palestiniens, a annoncé début août la tenue d'un camp pour les «jeunes hommes et femmes, de 18 à 24 ans», aux différentes orientations sexuelles afin d'évoquer divers aspects de leur sexualité et «leur rapport à la société».

La police palestinienne a répondu samedi qu'elle allait engager des «poursuites judiciaires contre les organisateurs de cet événement» et promis d'«empêcher toute activité» d'al-Qaws, en évoquant «une violation des idéaux et des valeurs de la société palestinienne». Interrogé une nouvelle fois par l'AFP mardi, le porte-parole de la police a cette fois affirmé que le rassemblement n'avait pas fait l'objet d'une déclaration préalable aux autorités, comme le prévoit la législation.

«La police porte une grande responsabilité si quelque chose nous arrive»
Dimanche, dans un communiqué, al-Qaws a «condamné le recours à des poursuites judiciaires, l'intimidation et les menaces d'arrestations, qu'elles émanent de la police ou des membres de la société».

L'association a également fait état de nombreux messages d'incitation à la haine sur les réseaux sociaux après la publication de l'invitation à cet événement - l'AFP a pu consulter plusieurs d'entre eux. Omar al-Khatib, membre d'al-Qaws, a affirmé à l'AFP que cette violente campagne s'était intensifiée après le communiqué des forces de l'ordre: «la police porte une grande responsabilité si quelque chose nous arrive», a-t-il jugé. Le 4 août, al-Qaws avait tenu un événement «culturel» à Naplouse, en Cisjordanie occupée. L'association est basée à Haïfa, en Israël, et travaille à Jérusalem, ainsi qu'à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

L'homosexualité est un sujet tabou dans la société palestinienne. Aucune législation ne bannit les actes sexuels entre personnes de même sexe en Cisjordanie occupée ou à Jérusalem-Est, partie de la ville palestinienne occupée et annexée par Israël. En revanche, dans la bande de Gaza, l'homosexualité est un crime passible de dix ans de prison.

AFP


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