Arraisonné le 4 juillet, le Grace 1 était soupçonné par les autorités de Gibraltar de transporter 2,1 millions de barils de pétrole iranien jusqu'en Syrie - frappée par un embargo de l'Union européenne -, ce que l'Iran a démenti à plusieurs reprises.
Le gouvernement de Gibraltar a dit jeudi 15 août avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer en Syrie ces barils, et la Cour suprême de ce petit territoire britannique situé à l'extrême sud de l'Espagne a levé l'immobilisation du navire.
De son côté, le ministre américain de la Justice a émis un mandat pour saisir ce pétrolier, l'accusant dans un communiqué de servir à un trafic «illicite» vers la Syrie, orchestré par le corps des Gardiens de la révolution islamique, un groupe placé par Washington sur sa liste noire des «organisations terroristes étrangères».
Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a affirmé que son pays n'avait donné à Gibraltar «aucune garantie concernant le fait que le Grace 1 n'irait pas en Syrie». «La destination du pétrolier n'était pas la Syrie (...) et même si c'était le cas, cela n'est l'affaire de personne», a-t-il déclaré, cité par un site de la chaîne de télévision d'Etat, Irib.
«Notre pétrolier illégalement saisi a été relâché. Cette victoire, obtenue sans leur donner de concessions, est le résultat d'une diplomatie puissante et d'une volonté forte de se battre pour les droits de la nation», a pour sa part tweeté le porte-parole du gouvernement, Ali Rabiei.
Peu après ces déclarations, le porte-parole du gouvernement de Gibraltar a «confirmé que la République islamique d'Iran s'était engagée» à ne pas envoyer en Syrie les barils de pétrole.
De son côté, le vice-directeur des Ports iraniens et de l'Organisation maritime, Jalil Eslami, a annoncé vendredi que le navire allait partir en Méditerranée sous pavillon iranien, et non plus panaméen.
«Conformément à la demande de son propriétaire, le Grace 1 partira en mer Méditerranée après avoir changé de pavillon pour celui de la République islamique d'Iran et avoir été renommé Adrian Darya pour le voyage», a indiqué M. Eslami, dont les propos ont été retransmis par la télévision iranienne.
«Le navire était d'origine russe et (...) transportait deux millions de barils de pétrole iranien», a-t-il ajouté, sans préciser la destination finale du pétrolier.
Des préparatifs sont en cours pour permettre au navire de lever l'ancre, mais il «est peu probable» qu'il puisse le faire avant dimanche, a indiqué une source proche du dossier au quotidien Gibraltar Chronicle. «Six marins dont un commandant arriveront dimanche» pour embarquer, a ajouté la même source.
La saisie du pétrolier par Gibraltar et la marine britannique a provoqué une importante crise diplomatique entre Téhéran et Londres, ainsi que des mesures de représailles de l'Iran, qui a arraisonné depuis trois autres pétroliers, dont un battant pavillon britannique le 19 juillet.
AFP
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