Hong Kong: début d'un week-end de protestation, malgré les avertissements chinois

  03 Août 2019    Lu: 415
Hong Kong: début d

Les manifestants contre le projet de loi contre l'extradition se sont réunis ce samedi dans le quartier de Mongkok.

Le mouvement de contestation à Hong Kong a commencé à se réunir samedi pour une grande manifestation, un nouveau signe de défiance à l'égard de la Chine qui multiplie pourtant les avertissements lors d'une crise de plus en plus tendue.

Pékin et les autorités locales ont haussé le ton cette semaine, en procédant à des dizaines d'arrestations. Et l'armée chinoise a annoncé qu'elle serait prête à réprimer les troubles «intolérables» si on le lui demandait. Mais les manifestants sont restés inflexibles et ont promis de tenir plusieurs rassemblements et manifestations tout au long du week-end et de la semaine prochaine.

Plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés samedi dans un parc de la banlieue densément peuplée de Mongkok, qui a déjà été le théâtre d'affrontements entre la police et des manifestants. La police avait dans un premier temps interdit la manifestation dans ce quartier, avant de l'autoriser après examen d'un recours.

De nombreux manifestants portaient des casques de chantier. Croisé dans le cortège, Ivan, un étudiant de vingt ans, se disait un peu inquiet. «La police pourrait recourir à des actions violentes contre les manifestants», a-t-il dit. »Le trajet suivi par la manifestation est étroit, et si nous voulons partir, il pourrait être difficile d'échapper à la police.» En fin d'après-midi, tout au long du trajet, la plupart des magasins étaient fermés, rideaux métalliques tirés.

Dimanche, ce sont deux marches qui sont prévues, l'une sur l'île de Hong Kong et l'autre dans le secteur de Tseung Kwan O. Et lundi, une grève générale est convoquée dans toute la ville, outre des rassemblements dans sept localités.

De leur côté, des milliers de partisans du gouvernement se sont réunis samedi sur l'autre rive de Victoria Harbour, sur l'île de Hong Kong, dans le parc Victoria. Beaucoup agitaient des drapeaux chinois.

La mégapole du sud de la Chine, qui traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997 par Londres, a déjà connu huit week-ends consécutifs de manifestations massives, souvent suivies d'affrontements entre de petits groupes radicaux et les forces de l'ordre.

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La crise a démarré il y a deux mois, lorsque l'opposition s'est insurgée contre un projet de loi permettant les extraditions vers la Chine continentale. Le texte a été suspendu, mais le mouvement s'est élargi pour contester le recul des libertés dans l'ex-colonie britannique, et exiger des réformes démocratiques. En vertu du principe «Un pays, deux systèmes» qui avait présidé à la rétrocession de Hong Kong par la Grande-Bretagne, la ville jouit jusqu'en 2047 de libertés inconnues dans le reste du pays. Mais de plus en plus de voix s'inquiètent de voir Pékin bafouer cet accord.

Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes ont participé à une manifestation de membres de la fonction publique. De nombreux fonctionnaires portaient des masques chirurgicaux pour masquer leur visage: le gouvernement avait appelé les fonctionnaires à une «loyauté totale», les menaçant de limogeage s'ils descendaient dans les rues.

La police intensifie ses actions: cette semaine, 44 manifestants ont été accusés d'être des émeutiers, un chef d'accusation pour lequel ils risquent jusqu'à dix ans de prison. Les forces de l'ordre utilisent de manière répétée des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, qui fait de son côté usage de projectiles. Et 45 protestataires ont été hospitalisées après avoir été attaqués par des nervis progouvernementaux, soupçonnés d'appartenir aux triades (mafias locales).

AFP


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