L’ancien maire de Téhéran condamné à mort pour le meurtre de sa femme

  30 Juillet 2019    Lu: 836
L’ancien maire de Téhéran condamné à mort pour le meurtre de sa femme

Selon la télévision iranienne, l’ancien maire de Téhéran, qui a également été vice-président de la République islamique, a été condamné à mort pour le meurtre de sa deuxième femme. Selon les informations de la télévision iranienne, rapportées par l'agence Associated Press, le porte-parole de l'autorité judiciaire, Gholamhossein Esmaili, a déclaré que Mohammad Ali Najafi a été reconnu coupable d’avoir tué son épouse, Mitra Ostad. Il a 20 jours pour interjeter appel.

Le procès de Mohammad Ali Najafi s'était ouvert le 13 juillet dernier devant une cour pénale de Téhéran. L'ancien maire comparaissait pour assassinat, détention d'arme illégale et coups et blessures volontaires. Lors de la première séance du procès, le représentant du parquet avait lu un passage de la déposition de M. Najafi dans laquelle l'ancien édile faisait état de "disputes" permanentes, parfois violentes, avec sa jeune épouse, et affirmait que celle-ci l'avait un jour menacé d'un couteau et avait refusé le divorce.

Éphémère maire de Téhéran (de fin août 2017 à début avril 2018) et figure du mouvement réformateur, M. Najafi, 67 ans, s'était livré à la police le 28 mai et avait reconnu avoir abattu quelques heures plus tôt sa seconde épouse, Mitra Ostad, de plus de trente ans sa cadette. Le corps de la victime avait été retrouvé dans la baignoire de sa salle de bain.

Brillant mathématicien et professeur d'université, M. Najafi a été vice-président de la République islamique et plusieurs fois ministre. La famille de la victime avait demandé que soit appliqué le "qesas" (la loi du talion).

Le statut de M. Najafi et le parfum de scandale entourant son deuxième mariage, sans qu'il ait divorcé de sa première épouse, comme le permet la loi iranienne, ont contribué à susciter un gros intérêt en Iran pour cette affaire.

L'histoire a aussi pris un tour politique sur fond de lutte entre les réformateurs, alliés du président, modéré, Hassan Rohani, dont M. Najafi était conseiller économique, et les ultraconservateurs qui n'ont de cesse de critiquer le gouvernement. Selon des informations de presse, certains ultras ont vu dans la déchéance de M. Najafi un signe de la "faillite morale" du mouvement. D'autres ont mis au défi la justice de juger l'ancien maire aussi rapidement que, et comme, n'importe quel autre suspect de crime. Du côté des réformateurs, on a accusé la télévision publique d'avoir couvert l'affaire de façon biaisée avec un goût prononcé pour le sordide. Certains sont allés jusqu'à suggérer que la victime avait été téléguidée par quelque "service" pour séduire M. Najafi et l'espionner.

OLJ


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