«Le Gregoretti a accosté cette nuit dans le port d'Augusta, comme il est normal pour un navire militaire. Maintenant, il faut que l'UE réponde, parce que la question migratoire concerne tout le continent», a déclaré Danilo Toninelli, ministre de tutelle des garde-côtes, dans un communiqué dimanche matin.
Partis de Libye à bord de deux embarcations distinctes, quelque 140 migrants avaient été secourus par des vedettes des garde-côtes jeudi soir, le jour où plus de 110 autres sont morts ou disparus dans un naufrage au large de la Libye, et transférés sur ce ravitailleur. Six d'entre eux ont bénéficié dans la foulée d'une évacuation médicale vers l'île de Lampedusa. Samedi soir, alors que le navire était en rade de Catane, une femme enceinte de sept mois, ses deux jeunes enfants et son compagnon ont également pu débarquer.
Mais le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, répète qu'il ne laissera débarquer les autres en Italie qu'avec un plan pour les répartir dans d'autres pays de l'Union européenne. Cette démarche semble destinée à tester la résolution du président français, Emmanuel Macron, qui avait annoncé lundi un accord entre 14 pays européens pour mettre en oeuvre un «mécanisme de solidarité», immédiatement raillé par Matteo Salvini parce qu'il partait du principe que les migrants devaient d'abord débarquer en Italie.
Des médias ont pu filmer samedi le Gregoretti à l'arrêt face à Catane et les efforts dérisoires des migrants pour se protéger du soleil sur le pont, mais les journalistes n'ont pas été autorisés dans l'immédiat à pénétrer dans l'enceinte du port militaire d'Augusta dimanche matin.
AFP