Roumanie : la première ministre Dancila candidate de gauche à la présidentielle

  24 Juillet 2019    Lu: 374
Roumanie : la première ministre Dancila candidate de gauche à la présidentielle

Les sociaux-démocrates qui dirigent le gouvernement en Roumanie ont chargé mardi la Première ministre Viorica Dancila de défier le chef de l'Etat sortant Klaus Iohannis à l'élection présidentielle de novembre, un pari risqué pour un parti dont la popularité est en baisse.

«Je pense que la Roumanie peut avoir pour la première fois une présidente», le Parti social-démocrate (PSD) a «la force» nécessaire pour «remporter ce scrutin même s'il part d'une situation difficile», a déclaré Viorica Dancila au cours d'une conférence de presse. Cette ancienne eurodéputée âgée de 55 ans avait dans un premier temps refusé de s'inscrire dans cette course, estimant ne pas être la «locomotive» dont son parti a besoin. Mais des sondages commandés par le PSD ont montré qu'elle demeurait la candidate de gauche la mieux placée dans l'optique de ce scrutin.

Le PSD, qui a largement dominé la vie politique depuis la chute du régime communiste fin 1989, risque pour la première fois en 30 ans ne pas parvenir au second tour de la présidentielle, estiment les analystes. Ce parti paie le prix d'une refonte controversée du système judiciaire effectuée au pas de charge depuis son retour au gouvernement fin 2016. Destinée, selon l'opposition, à mettre à l'abri de poursuites des élus soupçonnés de corruption, cette réforme a suscité la colère des Roumains et les vives critiques de Bruxelles.

Les sociaux-démocrates ont déjà subi un cuisant revers aux élections européennes, lorsqu'ils sont arrivés derrière le Parti national libéral (centre droit) dont est issu Klaus Iohannis. Assurant avoir compris le message des Roumains, Viorica Dancila s'est engagée ces dernières semaines à ne plus «toucher à la justice», se distanciant de Liviu Dragnea, l'ex-homme fort de la gauche. Incarcéré pour corruption fin mai, ce dernier a été considéré comme l'artisan de mesures menaçant selon ses détracteurs l'Etat de droit et l'indépendance des magistrats. Selon les sondages, Klaus Iohannis semble assuré de remporter un second mandat à l'issue de ce scrutin dont le premier tour est prévu pour le 10 novembre.

Si Viorica Dancila ne parvenait pas à mobiliser l'électorat de gauche, le chef de l'Etat pourrait affronter au second tour, deux semaines plus tard, un autre candidat de centre droit, Dan Barna, issu de la toute jeune alliance USR-Plus.

AFP


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