Appel à l'ONU d'une chanteuse contestataire hongkongaise face à la crise

  08 Juillet 2019    Lu: 386
Appel à l

Denise Ho, chanteuse contestataire hongkongaise, en visite à l'ONU à Genève, a appelé ce lundi la communauté internationale, en particulier les Etats-Unis, à soutenir les manifestants antigouvernementaux et à organiser une réunion urgente sur la crise.

La chanteuse pop-rock de 42 ans, qui a participé ces derniers jours aux manifestations à Hongkong, est une figure du mouvement prodémocratie de l'automne 2014, la «révolte des parapluies».

Lors d'un entretien avec l'AFP avant de s'adresser au Conseil des droits de l'homme de l'ONU durant le temps de parole accordé aux ONG, Denise Ho a appelé les Etats-Unis à soutenir les protestataires hongkongais, en matière de «droits humains» et de «démocratie». «Ils peuvent en parler et ils ont le pouvoir de faire pression sur la Chine», a estimé la chanteuse, qui a émigré jeune au Canada avant de lancer sa carrière artistique à Hongkong en 1997, année de la rétrocession du territoire britannique à la Chine.

La déclaration sino-britannique de 1984 prévoyait qu'Hongkong soit alors gouverné selon un statut spécial pendant cinquante ans avec le principe «un pays, deux systèmes». Pour Denise Ho, dont les disques ne sont plus vendus en Chine continentale depuis 2014, Pékin «s'immisce dans les affaires de Hongkong depuis de nombreuses années» et «nous pouvons demander aux Nations unies de convoquer une séance d'urgence sur Hongkong pour examiner le fait que la Chine, le gouvernement communiste, ne respecte pas ce traité international contraignant».

Selon la chanteuse, quelque 70 personnes ont été détenues depuis le début en juin de la contestation actuelle, certaines ayant été relâchées. La crise a été déclenchée par un projet de loi autorisant les extraditions en Chine continentale dont la suspension n'a pas suffi à faire cesser les manifestations. Malgré des demandes répétées, la police n'a pas publié le nombre de personnes arrêtées depuis un mois. Denise Ho s'inquiète aussi d'une «vague de suicides» de jeunes angoissés par la perspective d'un avenir sous le joug de Pékin. «Certains ont laissé des messages qui pointent directement le gouvernement de Hongkong et le projet de loi d'extradition».

Le mouvement durera «tant que le gouvernement de Hongkong ne répondra pas à nos demandes». Depuis 2014, la chanteuse n'est pas retournée en Chine. «Je n'ai pas essayé car j'ai peur d'être détenue ou autre».

AFP


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