Soudan: sept manifestants tués dans les rassemblements massifs contre le pouvoir militaire

  01 Juillet 2019    Lu: 736
Soudan: sept manifestants tués dans les rassemblements massifs contre le pouvoir militaire

Dimanche, des dizaines de milliers de soudanais sont descendus dans les rues des principales villes pour réclamer le transfert des pouvoir aux civiles.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à travers le Soudan pour réclamer aux militaires un transfert du pouvoir aux civils. Au moins sept manifestants ont été tués et 181 ont été blessé a annoncé le ministère de la santé.

Les rassemblements de dimanche sont les plus importants depuis la dispersion le 3 juin d'un sit-in de manifestants devant le QG de l'armée dans la capitale, un drame qui avait fait des dizaines de morts et provoqué un tollé international. En prévision des manifestations, plusieurs pays et des ONG ont d'ailleurs appelé à la retenue.

Alors que 25 véhicules des redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) avaient été appelés en renfort, la police a tiré en continu des gaz lacrymogènes sur plusieurs centaines de manifestants, arrivés à environ 700 mètres du palais présidentiel, selon un correspondant de l'AFP. Plusieurs manifestants ont couru dans tous les sens, selon le journaliste. Un acteur majeur de la contestation, l'Association des professionnels soudanais (SPA), avait appelé plus tôt la foule à se diriger vers le palais pour réclamer un transfert du pouvoir aux civils.

C'est au palais présidentiel que siège le Conseil militaire de transition, à la tête du pays depuis la destitution en avril du président Omar el-Béchir au terme de manifestations monstres qui ont duré plusieurs mois.

Aux cris de «Pouvoir civil, pouvoir civil», les Soudanais manifestaient depuis la mi-journée dans plusieurs villes pour réclamer un transfert du pouvoir aux civils, à l'appel de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, dont fait partie la SPA.

Brandissant des drapeaux soudanais et faisant le signe de la victoire, hommes et femmes ont envahi les avenues de la capitale, scandant leurs slogans au rythme des applaudissements et des klaxons des automobilistes.

La mobilisation de dimanche est d'autant plus impressionnante que les autorités bloquent depuis des semaines l'accès à internet, outil stratégique pour rallier dès le début du mouvement de contestation inédit en décembre 2018. En prévision des rassemblements, les paramilitaires des RSF ont été déployés sur plusieurs places de Khartoum, à bord de leurs pick-ups chargés de mitrailleuses.

La contestation a été déclenchée initialement par le triplement du prix du pain dans un pays pauvre à l'économie exsangue. Les manifestations ont rapidement pris une tournure politique en réclamant l'éviction du général Béchir, qui dirigeait le pays d'une main de fer pendant près de trois décennies.

Épicentre de la contestation, le sit-in devant le QG de l'armée, entamé le 6 avril, a été dispersé dans le sang environ deux mois plus tard. Au moins 128 personnes ont péri dans la répression qui a duré plusieurs jours, la grande majorité dans la dispersion, selon des médecins proches de la contestation. Les autorités ont fait état de 61 morts.

Le Figaro


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