Les seize accusés, dont le professeur de la jeune fille et trois de ses camarades, sont jugés par un tribunal spécial du district de Feni (sud-est) et encourent la peine de mort. Les débats sont prévus pour durer six mois. Selon les autorités, la jeune femme a été attirée sur le toit d'une école coranique de Sonagazi où elle était élève. Ses assaillants lui ont alors demandé de retirer la plainte pour harcèlement sexuel qu'elle avait déposée peu avant contre le principal de l'établissement.
Face à son refus d'obtempérer, elle a été aspergée d'essence et mise à feu. Elle a succombé à ses blessures cinq jours plus tard, le 10 avril, provoquant un scandale dans ce pays de 160 millions d'habitants. Un responsable local de la police a aussi été arrêté pour n'avoir pas donné suite à la plainte de la victime. Le grand frère de la victime, Mahmudul Hasan Noman, a été le premier des 92 personnes appelées à s'exprimer à la barre. Il a estimé que la mort de sa sœur aurait pu être évitée si les forces de l'ordre avaient agi suite à son dépôt de plainte en mars.
Tous les accusés ont plaidé non coupable. Huit d'entre eux ont déclaré au tribunal que les enquêteurs les avaient forcés à signer des procès-verbaux confessant leur implication dans le crime. «Plusieurs accusés ont affirmé qu'ils ont été torturés et ont reçu des décharges électriques pour signer les confessions», a déclaré à l'AFP Giasuddin Ahmed, un avocat de la défense, qualifiant le procès de «politiquement motivé».
Les défenseurs des droits humains suivent de près ce procès, sur fond d'augmentation des cas de viol et de harcèlement sexuel au Bangladesh. Selon le groupe de défense des femmes Bangladesh Mahila Parishad, seules 3% des affaires de viol aboutissent à des condamnations.
AFP
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