Le Sri Lanka s'apprête à reprendre les exécutions, suspendues depuis 40 ans

  26 Juin 2019    Lu: 413
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Le président du Sri Lanka a annoncé mercredi avoir signé l'ordre d'exécution de quatre trafiquants de drogue condamnés à mort, après plus de 40 ans de moratoire sur la peine capitale dans l'île.

Maithripala Sirisena a indiqué avoir achevé les formalités administratives pour reprendre les exécutions. Inspiré par les Philippines de Rodrigo Duterte, le chef de l'État voit la peine de mort comme une dissuasion au trafic de drogue, alarmant les défenseurs des droits humains.

Le Sri Lanka n'a pendu aucun prisonnier depuis 1976. Des criminels y sont régulièrement condamnés à la peine capitale pour meurtre, viol ou crimes liés à la drogue, mais leur peine est commuée en prison à vie.

« J'ai signé l'ordre d'exécution de quatre (trafiquants). Ils n'en ont pas encore été informés. Nous ne voulons pas annoncer les noms car cela pourrait créer des troubles dans les prisons », a déclaré M. Sirisena à la presse lors d'une rencontre dans sa résidence de fonctions.

Il n'a pas précisé quand se dérouleraient ces exécutions, seulement qu'elles surviendraient « très bientôt ».

D'après la présidence, le Sri Lanka compte 200 000 toxicomanes et 60 % de ses 24 000 prisonniers le sont pour des condamnations liées à la drogue.

« Alarmée » par la fin prévue du moratoire sur la peine de mort dans l'île d'Asie du Sud, l'organisation Amnistie internationale a appelé M. Sirisena « à immédiatement arrêter ses projets de reprendre les exécutions ».

Le Sri Lanka n'a toutefois actuellement pas de bourreau. Les services pénitentiaires ont publié en février une offre d'emploi pour recruter deux personnes dotées de « force mentale » et d'une « excellente rectitude morale ».

Selon le ministère de la Justice, plus d'une dizaine de candidats ont été pré-sélectionnés, mais aucune nomination formelle n'a encore été effectuée.

Un bourreau était encore en poste à la principale prison de Colombo jusqu'à son départ en retraite en 2014. Les tentatives de le remplacer ont ensuite échoué : au chômage technique, trois recrues ont quitté le poste au bout de quelques semaines.

AFP


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