L'Onu adopte un traité international sur la violence et le harcèlement au travail

  21 Juin 2019    Lu: 370
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L'Organisation internationale du travail (OIT), une organisation de l'ONU, a adopté vendredi le premier traité international sur la violence et le harcèlement au travail, incluant le principe de sanctions, mais excluant le point épineux de la vulnérabilité des personnes LGBTI.

«Moment historique», a déclaré le Suisse Jean-Jacques Elmiger, qui présidait les débats. Le texte a été adopté après deux semaines intenses de discussions à Genève lors de la réunion annuelle de l'OIT, une organisation centenaire des Nations unies réunissant gouvernements, employeurs et syndicats de 187 Etats.

«Imaginez un monde du travail, exempt de violence et de harcèlement. C'est ce que le comité de la Commission normative sur la violence et harcèlement dans le monde du travail a non seulement imaginé mais s'est approché le plus pour qu'il devienne réalité», a déclaré devant les délégués le président de cette commission, Rakesh Patry, avant l'adoption de la Convention.

La convention s'applique à la violence et au harcèlement en lien avec le monde du travail, y compris dans les espaces publics et les espaces privés lorsqu'ils servent de lieu de travail, mais aussi pendant les trajets entre le domicile et le lieu de travail. Elle reconnaît par ailleurs que la violence et le harcèlement «touchent de manière disproportionnée les femmes et les filles». Elle relève que d'«autres personnes appartenant à un ou plusieurs groupes vulnérables» sont également plus touchées, mais sans toutefois préciser lesquels.

Alana Matheson, représentant les employeurs au sein de la commission ayant élaboré la convention, a souligné que le groupe était «déçu» par cette absence de référence aux LGBTI. Mais cette proposition n'était pas du goût de certains pays africains, selon une source proche des négociations.

La convention ne lie que les pays qui vont la ratifier. Ceux qui le feront devront adopter des politiques de sensibilisation et une législation visant à «interdire» la violence et le harcèlement dans le monde du travail, établir des mécanismes de contrôle et des sanctions. La législation doit également garantir que tout travailleur a le droit de se retirer d'une situation dont il a des motifs raisonnables de penser qu'elle présente «un danger imminent et grave pour sa vie, sa santé ou sa sécurité, en raison de violence et de harcèlement, sans subir de représailles».

AFP


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