Les trois résolutions devraient être confirmées à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. Mais le président américain va ensuite certainement opposer son veto. Les contrats concernent notamment la vente d'armes, de munitions et la maintenance d'aéronefs à l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et la Jordanie.
Les opposants ont fustigé la responsabilité de Ryad dans le conflit au Yémen, qui a fait des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires. «Quand elles visent les civils, comment pouvons-nous continuer à vendre ces armes», a affirmé le démocrate Robert Menendez avant le vote. Certains élus sont aussi furieux après l'assassinat en octobre 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, critique du régime, dans le consulat saoudien à Istanbul. De nombreux parlementaires considèrent le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, comme le donneur d'ordre de ce meurtre. Selon une enquête de l'ONU, le journaliste a été tué puis démembré. «Ce n'est pas le niveau de pétrole que vous pourrez produire qui vous donnera, de ma part et de celle des autres (sénateurs), l'autorisation de découper quelqu'un dans un consulat», a lancé le républicain Lindsey Graham à l'adresse de Ryad. Mais pour le républicain James Risch, ces «armes de précision» doivent permettre au contraire de «réduire les pertes civiles» et le blocage de ces ventes ne ferait que renforcer la position de l'Iran en pleine période de tension avec Washington.
L'Arabie saoudite intervient militairement depuis 2015 au Yémen à la tête d'une coalition progouvernementale contre les rebelles Houthis, soutenus par Téhéran. Le Royaume Uni a également annoncé jeudi la suspension de ventes d'armes à l'Arabie Saoudite pouvant être utilisées au Yémen. L'Allemagne avait pris la même décision en invoquant la mort de Jamal Khashoggi.
AFP