S'il succède à Theresa May, Boris Johnson refusera de payer le Brexit

  09 Juin 2019    Lu: 1382
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Pour l'ancien maire de Londres, favori pour le poste de premier ministre britannique, la survie du parti conservateur britannique dépend d'une sortie de l'Union européenne fin octobre au plus tard.

«BoJo» n'est pas encore premier ministre, mais son franc-parler devrait déjà donner des sueurs froides à Bruxelles. Dans un entretien accordé au Sunday Times, le candidat à la succession de Theresa May à la tête du gouvernement britannique précise ses plans pour accompagner la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Fervent défenseur d'un Brexit dur et favori dans la course pour prendre la tête du parti conservateur, il promet de faire en sorte que le pays quitte l'Union au plus tard le 31 octobre prochain, qu'un accord ait été trouvé ou non. La survie du parti conservateur en dépend, estime-t-il. Pour ce faire, il compte bien accélérer les préparatifs en vue d'une sortie sans accord, pour que le pays soit prêt à faire face aux «perturbations» que cela engendrerait.

De plus, Boris Johnson met en garde Bruxelles, en précisant qu'il refuserait que le Royaume-Uni paie la facture du Brexit jusqu'à ce que l'Union européenne accepte de meilleures conditions de retrait. «L'argent sera conservé jusqu'à ce que nous ayons plus de clarté sur le chemin à prendre», déclare-t-il notamment. Un moyen de faire pression sur l'Union pour obtenir des concessions : théoriquement, l'accord conclu entre Londres et Bruxelles mais rejeté par le parlement britannique prévoit que le Royaume-Uni règle ses engagements pris dans le cadre du budget pluriannuel qui court sur la période 2014-2020.

Une facture potentielle de 40 à 45 milliards d'euros

Au total, le montant de la facture n'a pas encore été précisément établi, mais il devrait s'élever à «39 milliards de livres», selon Johnson, soit entre 40 et 45 milliards d'euros. «Dans un bon accord, l'argent est un excellent solvant et un très bon lubrifiant», commente celui qui a été chargé des Affaires étrangères auprès de Theresa May. «J'ai vraiment le sentiment d'être le candidat le mieux équipé, non seulement pour organiser le Brexit», mais aussi pour redonner des couleurs au parti conservateur, ajoute-t-il.

Fervent défenseur d'une ligne dure sur le Brexit, l'ancien maire de Londres promet également de diriger le pays, s'il est désigné premier ministre, avec une «équipe d'élite», tout en défendant une politique en faveur des «plus démunis».

Le Figaro


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