Le G20 Finances s'inquiète des tensions commerciales

  09 Juin 2019    Lu: 732
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Les tensions commerciales menacent l'accélération modérée de la croissance mondiale prévue au second semestre 2019 et en 2020, peut-on lire dans le projet de communiqué des ministres des Finances et banquiers centraux du G20 réunis ce week-end à Fukuoka, au Japon.

Mais le texte montre également que les intervenants restent divisés sur l'urgence de trouver une solution.

"La croissance mondiale semble en voie de stabilisation et est généralement attendue en rebond modéré plus tard dans l'année ainsi qu'en 2020", dit le texte du communiqué, qui pourra être modifié d'ici sa publication dimanche.

"Cependant, (...), les risques restent orientés à la baisse. Cela inclut en particulier les tensions commerciales et géopolitiques qui s'intensifient", poursuit le communiqué.

Le projet contient une phrase entre parenthèses - ce qui signifie qu'elle n'a pas encore été approuvée par les pays membres - dans laquelle il est affirmé que le commerce et l'investissement sont d'importants moteurs de croissance.

"Nous réitérons les conclusions de nos dirigeants sur le commerce lors du sommet de Buenos Aires (fin 2018) et reconnaissons le besoin pressant de résoudre les tensions commerciales", énonce cette phrase dont la formulation fait encore débat.

La suppression de cette phrase du communiqué final marquerait un recul par rapport à la réunion de Buenos Aires, au terme de laquelle les dirigeants des pays membres du G20 avaient reconnu l'utilité des institutions commerciales internationales (OMC), tout en soulignant la nécessité de les améliorer.

Les dirigeants du G20 avaient également convenu lors de leur sommet de décembre 2018 de réexaminer la réforme de l'OMC lors du sommet d'Osaka, qui les réunira de nouveau les 28 et 29 juin.

Mais les progrès visant à rénover le fonctionnement d'une institution créée il y a 25 ans sont lents, notamment parce que les Etats-Unis bloquent la nomination des juges d'appel.

KURODA SALUE L'ACCORD AVEC LE MEXIQUE

L'optimisme du début d'année sur un accord commercial entre Washington et Pékin s'est considérablement réduit après le tweet rageur de Donald Trump annonçant le 5 mai une nouvelle salve de tarifs douaniers sur les produits chinois en réponse à une marche arrière de la Chine dans les négociations commerciales.

Les mesures de représailles de Pékin n'ont pas tardé et le ton s'est considérablement durci entre les deux premières puissances économiques du monde, la Chine allant jusqu'à évoquer un "terrorisme économique" de la part des Etats-Unis.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré que son entretien annoncé à Fukuoka avec le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Yi Gang, ne serait pas une "réunion de négociation" sur le commerce, renforçant l'idée qu'aucune avancée sur ce front n'est attendue dans l'immédiat.

Steven Mnuchin a réaffirmé que les Etats-Unis réclamaient des échanges libres, équitables et équilibrés avec la Chine, pour réduire notamment le déficit commercial américain avec Pékin.

"Si nous ne pouvons pas obtenir ça, le résultat, je pense, c'est que de nombreuses entreprises délocaliseront leur production de Chine" en raison des droits de douane, a averti le secrétaire au Trésor.

Steven Mnuchin a renvoyé la possibilité d'un déblocage de la situation à l'entretien en tête à tête que pourraient avoir les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping en marge du sommet d'Osaka.

Parallèlement à la réunion de Fukuoka, les Etats-Unis ont annoncé la conclusion à Washington d'un accord pour éviter une guerre commerciale avec le Mexique.

"C'est une très bonne nouvelle non seulement pour les Etats-Unis et le Mexique, mais aussi pour l'économie mondiale", a déclaré le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda.

Avec Reuters


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