Iran: Paris évoque une "forte pression" américaine contre Instex

  21 Mai 2019    Lu: 385
Iran: Paris évoque une "forte pression" américaine contre Instex

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a évoqué mardi une "pression très forte et très directe" des Etats-Unis contre la mise en place du mécanisme européen de compensation financière Instex, qui doit permettre la poursuite des transactions commerciales avec l'Iran sans recourir au dollar.

Annoncé le 31 janvier par Berlin, Paris et Londres, ce "véhicule spécial" (SPV) doit permettre aux trois capitales européennes de contourner les sanctions rétablies par Washington contre Téhéran et son programme nucléaire iranien.

La pression américaine "est forte, très forte, très directe sur ce sujet", a dit Bruno Le Maire lors d'une rencontre avec l'association de la presse diplomatique à Paris. "Des pressions sur des responsables politiques, l’administration, tous ceux qui sont impliqués dans ce sujet."

Quant à Téhéran, les menaces brandies régulièrement par les responsables iraniens sur une possible sortie de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire de la République islamique n'aident pas, a poursuivi le ministre français.

"L’Iran menace sans cesse de sortir de l’accord du JCPOA (acronyme de l'accord-NDLR) ça ne facilite pas la possibilité d’échanges commerciaux", a-t-il dit. "Le cadre pour mettre ça en place c’est un, que ça touche des secteurs qui ne sont pas sous sanctions et deux, que l’Iran ne sorte pas de l’accord. Donc les déclarations iraniennes disant qu’ils pourraient sortir du JCPOA, ça ne facilite pas les choses."

"Ce dispositif n’est pas pour l’Iran mais la souveraineté européenne globale", a-t-il poursuivi. "Nous voulons être souverain sur nos relations commerciales et décider librement avec quel Etat nous faisons du commerce".

Déjà fragilisé par l'annonce en mai 2018 du retrait américain du texte, le JCPOA - un texte qui a mis en place un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée progressive des sanctions contre Téhéran - est désormais menacé par Téhéran.

Le président Hassan Rohani a annoncé le 8 mai dernier la suspension d'une partie de ses engagements et donné 60 jours aux autres pays signataires de l'accord pour mettre en oeuvre leurs promesses de protéger Téhéran contre les sanctions de Washington.

Reuters


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