Liban: décès de l'ancien chef de l'Eglise maronite

  12 Mai 2019    Lu: 778
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L'ancien patriarche maronite du Liban, Nasrallah Boutros Sfeir, figure respectée qui joua un rôle incontournable dans la vie politique et fut un ardent partisan du retrait de la Syrie, est décédé dimanche, à quelques jours de ses 99 ans.

Mgr Sfeir était devenu en 1986 le chef de la plus grosse communauté chrétienne du Liban, un pays alors déchiré par une guerre civile meurtrière à caractère confessionnelle qui a opposé 15 années durant ses milices.

Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, il avait présenté sa démission au Vatican en 2011 à l'âge de 90 ans, en raison de sa santé déclinante. Il avait été nommé cardinal en 1994 par le pape Jean-Paul II.

Le patriarche, qui devait fêter ses 99 ans le 15 mai, est mort à 03H00 du matin dimanche «après plusieurs jours de soins intensifs», a indiqué dans un communiqué l'Eglise maronite.

Dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle ANI, son successeur, Béchara Boutros Rahi, l'a qualifié d'«icône» de sa fonction et de «pilier de la nation». «L'Eglise maronite et le Liban sont en deuil», a-t-il ajouté.

Né en 1920 à Rayfoun, un village de la région du Kesrouan (nord-est de Beyrouth), Mgr Sfeir a étudié la théologie et la philosophie.

Il avait fait de l'indépendance du pays son cheval de bataille, prenant ouvertement position contre la mainmise de la Syrie qui a maintenu plusieurs milliers de soldats au Liban, même après la fin de la guerre civile (1975-1990).

C'est notamment à son appel en 2000 que le mouvement opposé à la tutelle syrienne, en place depuis trois décennies au Liban, a commencé à prendre de l'ampleur, jusqu'au retrait des troupes syriennes en 2005, dans la foulée de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

«Son plus grand combat a été de mettre fin à la présence syrienne au Liban, ce que nous pensions tous être quelque chose d'impossible à cause des divisions au sein du pays», a indiqué à l'AFP son biographe Antoine Saad.

«Mais il y a travaillé de manière méthodique, objective, avec calme et méticulosité», a-t-il ajouté.

Au cours des années qui ont précédé sa démission, l'ancien chef de l'Eglise maronite a également critiqué le Hezbollah, puissant mouvement chiite appuyé par Téhéran, le qualifiant en 2010 d'«anomalie» dans le paysage politique local, en raison de son refus de rendre les armes.

A sa démission, le 76e patriarche maronite avait été remplacé par Béchara Boutros Rahi.

AFP


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