Le cofondateur de Facebook estime que le réseau social devrait fermer définitivement

  11 Mai 2019    Lu: 394
Le cofondateur de Facebook estime que le réseau social devrait fermer définitivement

Selon le New York Times, l’un des cofondateurs de Facebook, Chris Hughes, appellerait à la dissolution du réseau social. Il aurait également déclaré que la Federal Trade Commission (FTC) devrait annuler l’acquisition de WhatsApp et Instagram par Facebook pour créer une concurrence accrue sur le marché des réseaux sociaux. Une déclaration qui intervient alors que Facebook prépare une messagerie croisée entre les trois plateformes.

Chris Hugues affirme que Facebook est devenu un monopole qui limite la concurrence et qui par conséquent, limite également l’innovation. Selon lui, il est impossible pour les internautes de se diriger vers d’autres réseaux sociaux que ceux appartenant au géant américain, car ils ne sont pas des concurrents sérieux. Pour appuyer ses propos, il déclaré qu’aucun réseau social n’a été créé depuis 2011 et que 84% des dépenses publicitaires sur les médias sociaux vont directement à Facebook, ce qui prouverait la position de force du réseau social, qui a une position toujours plus dominante sur son marché.

Sauf que le problème va au-delà de l’économique. Chris Hugues déclare que les algorithmes dictent le contenu que des millions de personnes voient chaque jour, sans réel contrôle en amont. Il estime que la possession de la majorité des actions de Facebook par une personne (Mark Zuckerberg) signifie qu’il n’y a pas de vrai contrôle interne sur ce pouvoir. D’autant plus qu’aucune agence gouvernementale dédiée à la supervision d’une entreprise comme Facebook n’existe. Ce qui insinue que malgré toutes les représailles que le réseau a reçu pour ses erreurs, personne ne le surveille ni le limite vraiment.

Hugues indique que « l’influence de Mark est stupéfiante, bien au-delà de celle de n’importe qui d’autre dans le secteur privé ou gouvernemental. Il contrôle trois plates-formes de communication principales : Facebook, Instagram et WhatsApp, que des milliards de personnes utilisent chaque jour ». Il ajoute également que « Mark seul peut décider comment configurer les algorithmes de Facebook pour déterminer ce que les gens voient dans leurs fils d’actualité, quels paramètres de confidentialité ils peuvent utiliser et même quels messages sont transmis. Il établit les règles pour distinguer le discours violent et incendiaire du discours simplement offensant, et il peut choisir d’arrêter un concurrent en l’acquérant, en le bloquant ou en le copiant ».

Pourtant, pour lui « Mark est quelqu’un de bien et de gentil » mais Chris Hugues se dit « fâché que sa concentration sur la croissance l’ait amené à sacrifier la sécurité et la civilité au profit du clic ».

Vous n’êtes pas sans savoir que depuis de nombreuses années Facebook fait l’objet de divers scandales. Le plus connu étant celui avec Cambridge Analytica, mais récemment, trois nouveaux scandales sont venus s’ajouter à la liste, parsemée d’enquêtes judiciaires, dont une par le procureur général de New York. Pour Chris Hugues, il ne faudrait pas seulement dissoudre le réseau social, mais également créer une agence gouvernementale dédiée à la réglementation des entreprises telles que Facebook. Elle serait en charge de veiller à la vie privée des internautes et de la protégerait en mettant en place diverses directives, à l’instar du RGPD en Europe.

En attendant d’avoir peut-être un jour une agence gouvernementale comme l’a décrit Chris Hugues, des sénateurs américains commencent à agir en demandant à ce qu’en cas d’abus, les dirigeants de Facebook soient directement mis en cause. De quoi donner des sueurs froides à Mark Zuckerberg et ses associés, d’autant plus depuis la déclaration de Chris Hugues. Cela suffira-t-il à les faire réagir ? Rien n’est moins sûr.

Siècle Digital 


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