Sri Lanka : un homme est mort après avoir arrêté un kamikaze

  27 Avril 2019    Lu: 488
Sri Lanka : un homme est mort après avoir arrêté un kamikaze

Une semaine après les attentats, des dizaines de personnes font encore la queue pour présenter leurs condoléances à la veuve de Ramesh Raju qui a, au prix de sa vie, empêché un kamikaze d'entrer dans leur église de Batticaloa.

Les membres de la congrégation de l'église évangélique de Zion à Batticaloa (dans l'est du Sri Lanka), encore sous le choc des attentats de Pâques, rendent hommage depuis à leur héros Ramesh Raju. Cet homme qui a, au prix de sa vie, empêché un kamikaze d'entrer dans leur église. Une semaine après les attentats, des dizaines de personnes font encore la queue pour présenter leurs condoléances à la veuve de Ramesh Raju, et la route qui mène à sa maison est flanquée d'affiches et de photos représentant cet homme de 40 ans, père de deux enfants.

En ce matin de Pâques, l'église était bondée et les gens continuaient à arriver. Ramesh Raju s'était porté volontaire pour aider à contrôler la foule. Voyant arriver un homme qu'il ne connaissait pas, chargé de deux sacs, il est allé lui dire de les laisser dehors. Après une courte dispute, la bombe a explosé, tuant Ramesh Raju et 28 autres personnes, dont 14 enfants, qui se trouvaient dehors. Mais les 600 personnes déjà à l'intérieur de l'église ont été sauvées.

«Lorsque Ramesh a eu des soupçons, il aurait pu s'enfuir, mais il a choisi de s'opposer à cet homme pour l'empêcher d'entrer dans l'église», a expliqué son père, Velusami Raju, à l'AFP. «Je suis très fier qu'il ait sauvé autant de vies, et surtout autant d'enfants». Dans l'église se trouvaient en effet des dizaines d'enfants qui venaient de sortir du catéchisme. «C'était un homme bien», a ajouté son père, qui le décrit comme «le pilier» de leur grande famille. «C'était le principal soutien de notre famille, de ses trois jeunes sœurs et de son jeune frère».

Son fils lui avait parlé par téléphone quelques minutes avant l'explosion, et lui avait dit qu'il le rappellerait après le service. Mais quand le téléphone a sonné à nouveau, c'était un paroissien qui annonçait à Velusami que son fils était mort dans l'explosion. «Je suis tellement fier que mon fils ait sauvé tellement d'enfants, pour que d'autres familles n'aient pas à vivre ce que nous vivons», a ajouté encore cet ouvrier à la retraite, les larmes aux yeux.

Ramesh Raju était également un exemple de succès pour sa communauté, dans cette ville majoritairement musulmane, ayant créé sa propre entreprise à 28 ans et en vivant depuis avec succès, marié à son amour de lycée, devenue institutrice. «Maintenant qu'il n'est plus là, je ne sais pas comment nous allons nous en sortir, mais je prie et demande à Dieu de nous aider», a conclu son père.

Assaut sanglant dans la nuit de vendredi à samedi

Au moins 15 personnes, dont six enfants, sont mortes lors d'un assaut des forces de sécurité du Sri Lanka contre des djihadistes présumés, dans la nuit de vendredi à samedi.

Alors que militaires et policiers essayaient d'entrer dans ce qui était selon leurs renseignements une cache du groupe Etat islamique à Kalmunai (est), trois hommes se sont fait exploser, tuant trois femmes et six enfants. A ces morts s'ajoutent "trois autres hommes" trouvés morts en dehors de la maison, et soupçonnés d'avoir également été des kamikazes, a indiqué samedi matin la police.

Le Figaro


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