La Chine ne veut plus être "la poubelle du monde", le recyclage mondial en plein chaos

  24 Avril 2019    Lu: 572
La Chine ne veut plus être "la poubelle du monde", le recyclage mondial en plein chaos

Depuis début 2018, Pékin a banni l'importation de plastiques et de plusieurs autres catégories de déchets, qu'elle recyclait jusqu'alors.

Des montagnes de déchets qui s'entassent dans les pays occidentaux, aux villes d'Asie du Sud-Est qui croulent sous les emballages importés, le circuit du recyclage mondial est en crise depuis que la Chine ne veut plus être la poubelle du monde.

Pour ne plus être la première destination mondiale du recyclage, Pékin a banni début 2018 l'importation de plastiques et de plusieurs autres catégories de déchets qu'elle recyclait jusqu'alors.Les déchets plastiques des pays développés ont commencé à être redirigés massivement vers plusieurs pays d'Asie du Sud-Est où des industriels chinois du recyclage ont transféré leurs activités.

"Un choc sur toute la planète"
"Ca a été comme un tremblement de terre", a confié Arnaud Brunet, directeur du Bureau international du recyclage (BIR) basé à Bruxelles. "La Chine était le premier marché des déchets recyclables". Et sa fermeture a "créé un choc sur toute la planète".

En Asie du Sud-Est, la Malaisie a été la plus affectée. Le pays, qui compte une importante minorité chinoise, est devenu une destination de choix pour les industriels cherchant à déménager leur activité de Chine. Résultat, les importations de plastique du pays ont triplé depuis 2016 pour atteindre 870.000 tonnes l'an dernier, selon des données officielles.

Dans la petite ville de Jenjarom, près de Kuala Lumpur, les usines de retraitement de plastique ont poussé comme des champignons, et se sont mises à émettre des fumées toxiques.Des montagnes de plastique parsèment le paysage. On y trouve toutes sortes de déchets, emballages alimentaires, bidons de lessives ou sacs en plastique venant de France, d'Allemagne, voire des Etats-Unis ou du Brésil.

33 usines fermées
Très rapidement, les habitants se sont plaints de l'odeur venant du recyclage des déchets plastiques mais aussi, pensent les défenseurs de l'environnement, de l'incinération des types de plastiques qui ne peuvent pas être recyclés.

"Les gens ont été pris à la gorge par des fumées toxiques. Il y en avait beaucoup qui toussaient sans cesse", explique à l'AFP Pua Lay Peng, un habitant de 47 ans."Je ne pouvais plus dormir, ni me reposer, je me sentais toujours fatigué".

Avec d'autres habitants il a enquêté et mi-2018 avait déjà trouvé une quarantaine d'usines, dont beaucoup sans permis. Après de nombreuses plaintes sans réponse, les autorités ont finalement agi. Des usines ont fermé et les permis d'importation de plastique ont été gelés temporairement.

En septembre, 33 usines avaient fermé à Jenjarom et la qualité de l'air s'est améliorée même si les amoncellements de plastique sont restés. Les défenseurs de l'environnement pensent que les opérations de recyclage ont été déplacées ailleurs.

Mais alors que 9% seulement du plastique produit est recyclé, la seule solution à long terme est de fabriquer et de consommer moins de plastique, plaide Greenpeace. "Les circuits de recyclage n'arrivent pas rattraper la production de plastique", souligne Kate Lin, chargée des campagnes de l'organisation.

AFP


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