Roman Polanski poursuit l'Académie des Oscars en justice après son exclusion

  21 Avril 2019    Lu: 417
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Le réalisateur, soupçonné de détournement de mineure, a déposé un recours en justice à Los Angeles en Californie jeudi.

Il avait fui les Etats-Unis il y a 40 ans, après avoir plaidé coupable de détournement de mineure, puis poursuivi son œuvre sans être véritablement inquiété par ses pairs. Mais à l’heure du mouvement #MeToo et de la tolérance zéro à l’égard des soupçons de violence sexuelle, le réalisateur Roman Polanski a brutalement été rattrapé par son passé. En mai 2018, l’Académie des arts et sciences du cinéma, qui remet les Oscars, avait en effet annoncé son exclusion en même temps que celle de Bill Cosby, condamné pour agression sexuelle. À l’approche de la nouvelle saison des récompenses, le cinéaste tente une action en justice.

Selon l’assignation transmise par son avocat Harland Braun, Roman Polanski a déposé un recours en justice à Los Angeles en Californie jeudi. L’Académie des Oscars va donc devoir se défendre au tribunal de sa décision d’exclure le réalisateur franco-polonais de 85 ans.

De « nouvelles normes de bonne conduite »
À l’époque de cette exclusion, le Conseil des gouverneurs de l’Académie, composée de 54 membres, avait dit avoir suivi ses nouvelles normes de bonne conduite, adoptées au début du mouvement #MeToo et après la chute du producteur Harvey Weinstein. Mais Polanski estime que l’Académie aurait dû lui donner un « préavis raisonnable » avant toute mesure d’exclusion, et « une chance raisonnable de se faire entendre ». Or la décision avait été transmise par courrier le jour même au réalisateur, « avec effet immédiat ».

Il est précisé dans ce document rédigé par Me Braun que l’organisation hollywoodienne, qui regroupe les professionnels du 7e art, s’est réunie le 26 janvier dernier pour réexaminer et confirmer sa décision. « Les procédures suivies pour expulser M. Polanski étaient équitables et raisonnables. L’Académie défend une décision appropriée », a répondu vendredi un porte-parole de l’organisation.

Toujours poursuivi
En 1977, Roman Polanski avait plaidé coupable de détournement de mineure pour avoir eu des relations sexuelles illégales avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. Ce seul chef d’accusation retenu était le résultat d’un accord à l’amiable avec le juge, après que Polanski eut été inculpé initialement de chefs d’accusation plus graves, notamment viol d’une mineure sous l’emprise de stupéfiants. Samantha Geimer, qui a déjà expliqué avoir pardonné à Roman Polanski, a déclaré qu’elle le soutenait dans sa démarche de réadmission. Le réalisateur a fui les Etats-Unis à la suite d’un changement de position du juge, qui risquait de le condamner à une peine plus lourde que prévu. Les procureurs américains cherchent toujours à le faire revenir dans le pays pour qu’il reçoive sa sentence.

AFP


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