En Irak, des niveaux d'eau inédits font redouter plus de dégâts

  11 Avril 2019    Lu: 641
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Le taux de remplissage des barrages en Irak atteint des niveaux historiques, inégalés depuis des décennies, indiquent des responsables, ce qui pourrait contraindre des milliers de familles à quitter leurs villages en raison d’inondations.

Dans un des pays les plus chauds du monde, où les autorités ont interdit les cultures trop gourmandes en eau, cette année, l’ONU a annoncé avoir acheminé de l’aide à bord de bateau dans certaines zones inondées.

La montée des eaux menace 2.000 familles dans la province de Missane, dans le sud, tandis qu’elle paralyse la ville de Mossoul (nord).

Les deux principaux ponts sur le Tigre y sont actuellement hors d’usage et provoquent des embouteillages monstres, notamment de camions de marchandise.
Le pont de Samarra, à une centaine de km au nord de Bagdad, est aussi en passe d’être inondé alors que le lac de Tharthar voisin qui sert de réservoir a atteint un record historique, selon son directeur Karim Hassan.

« Ce niveau n’a jamais été atteint depuis la construction du barrage de Samarra en 1956 », affirme-t-il à l’AFP.

Dans le seul village de Houweidi, dans la province de Bassora, frontalière de l’Iran, où les inondations ont déjà fait 70 morts, plus de 8.000 hectares de culture ont été inondés, affirme à l’AFP son maire Mohammed Nasseh.

Des semaines de précipitations et la fonte des neiges en Turquie et en Iran voisins ont grossi les cours d’eau d’Irak. Le haut niveau du Tigre avait notamment joué un rôle dans un naufrage ayant fait une centaine de morts à Mossoul fin mars.

Le réservoir du barrage de Doukan (nord) a dépassé sa capacité de sept milliards de mètres cube, un niveau jamais atteint « depuis 1988 » selon sa direction.

Les réservoirs des barrages de Darbandikhan et de Hamrine (nord) sont « quasiment pleins » et celui du barrage de Mossoul contient actuellement neuf milliards de mètres cube –pour une capacité de onze–, selon le ministère des Ressources hydrauliques.

Les autorités assurent que la situation est sous contrôle, mais le spécialiste de l’environnement Azzam Alwash estime que le barrage de Mossoul –le plus grand du pays– présente des risques car il a été construit sur de la gypse, une roche qui se dissout dans l’eau.

Les fondations de l’ouvrage sont régulièrement renforcées par des injections de ciment pour remplir les fissures qui s’y forment.
Si cela n’est pas fait au plus vite, poursuit le scientifique, « il y aura des dégâts irréversibles et qui pourraient avoir des conséquences catastrophiques ».

Dans l’immédiat, la Défense civile a déjà « officiellement signifié aux propriétaires d’établissements et aux habitants d’éviter les bords de fleuve » dans l’ensemble de la province de Ninive, où se trouve Mossoul, selon son chef, Hossam al-Soumaïdi.

Fin 2018, des trombes d’eau avaient détruit des maisons et provoqué des accidents, faisant plusieurs dizaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés.

AFP


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