Niger: dix civils tués par Boko Haram dans une double attaque

  27 Mars 2019    Lu: 744
  Niger:   dix civils tués par Boko Haram dans une double attaque

Au moins dix civils ont été tués mardi soir dans un attentat suicide et une attaque du groupe jihadiste nigérian Boko Haram à N'Guigmi, dans la région de Diffa, dans le Sud-Est du Niger, a déclaré à l'AFP le maire de la ville.

"Il y a eu deux types d'attaques: deux femmes kamikazes se sont fait exploser et des hommes armés ont mené une attaque en tirant (sur des civils) dans un quartier puis sont repartis. On a un bilan provisoire de dix morts plus les deux kamikazes", a expliqué à l'AFP Abba Kaya Issa, maire de N'Guigmi, qui accuse "des éléments de Boko Haram".

"Il y aussi sept ou huit blessés", a-t-il déploré.

"Une des kamikazes s'est fait exploser dans la cour de la maison d'un gendarme, à l'intérieur du camp de la gendarmerie et la deuxième a activé sa ceinture d'explosifs entre la mairie, le camp des gendarmes et la Préfecture", a-t-il détaillé.

Selon les témoignages d'un habitant, "plusieurs maisons ont été incendiées" et "des femmes et des enfants des gendarmes, touchés par les éclats ont été évacués à l'hôpital de N'Guigmi".

Un autre a déclaré à l'AFP que l'attaque des combattants de "Boko Haram armés a visé le quartier Dileram où ils ont tué des civils et incendié des maisons".

C'est la première attaque d'envergure visant le coeur de N'Guigmi, une commune située au nord de Diffa, près du lac Tchad. Elle elle intervient toutefois après une série d'autres attaques le week-end dernier et ces dernières semaines dans le Sud-Est du Niger.

Samedi dernier, une série d'attaques a fait 14 morts dans quatre localités du Sud-Est nigérien, selon un bilan du gouvernorat de la région de Diffa.

"Nous avons constaté une résurgence des activités de Boko Haram contre les populations qui lui ont tourné le dos" en refusant de "collaborer", a reconnu Mohamed Mouddour, le gouverneur de Diffa, à la télévision publique.

Jeudi dernier, les islamistes avaient déjà tué huit personnes, dont une femme, à Karidi, un village de la commune de Gueskérou, dans le Sud-Est, près du Nigeria, selon les autorités locales.

Le 9 mars, sept membres des forces armées nigériennes ont péri dans une attaque du groupe jihadiste près de cette même localité de Gueskérou. Le 16 février, sept soldats avaient été tués après l'attaque de leur position par Boko Haram à Chétima Wangou, un village très proche de la frontière nigériane.

De son côté, l'armée assure avoir tué "33 terroristes" de Boko Haram le 12 mars lors d'une "vaste opération de ratissage" au cours de laquelle elle a récupéré un "véhicule blindé" et un important stock d'armes et de munitions auprès des "terroristes".

Fin 2018, elle avait affirmé avoir tué "plus de 200 terroristes" dans une première offensive d'envergure terrestre et aérienne dans le bassin du lac Tchad, un repère des islamistes nigérians, à cheval entre le Niger, le Nigeria et le Tchad. Les autorités se félicitaient alors de l'accalmie dans les attaques.

AFP


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