La césarienne cinquante fois plus mortelle pour les femmes africaines

  15 Mars 2019    Lu: 1076
La césarienne cinquante fois plus mortelle pour les femmes africaines

Le taux de mortalité maternelle après une césarienne en Afrique serait cinquante fois supérieur à celui des pays riches, selon une étude publiée vendredi. Près d'une femme sur deux cent est décédée après une césarienne, selon cette étude concernant près de 3700 mères de 22 pays africains parue dans la revue médicale The Lancet Global Health.

La mortalité maternelle est par comparaison de l'ordre de 0,1 pour 1000 opérations au Royaume-Uni alors qu'elle atteint 5,43 pour 1000 opérations pour les mères africaines étudiées (sur la base de 20 décès après césarienne sur 3684 mères africaines).

Les femmes africaines ont présenté près de trois fois plus de complications pendant l'intervention chirurgicale que les femmes américaines. Les saignements sévères, pendant ou suivant l'opération, représentent la complication la plus fréquente chez les femmes africaines.

«L'amélioration des résultats chirurgicaux de la césarienne pourrait considérablement réduire la mortalité maternelle et néonatale» (décès dans les 28 premiers jours de la vie), estime le professeur Bruce M. Biccard, de l'Université du Cap (Afrique du Sud) qui a dirigé l'étude. Dans cette étude, les trois quarts des césariennes ont été faites en urgence (78,2%, 2.867 femmes). Et nombre de mères sont arrivées en chirurgie avec un risque préopératoire déjà élevé en raison de complications liées à la grossesse.

Les mères qui ont des complications placentaires préopératoires, une rupture de l'utérus, des saignements avant la naissance, des saignements obstétricaux sévères au cours de la chirurgie et des complications de l'anesthésie sont plus susceptibles de mourir après ou au cours d'une césarienne.

Le nombre de naissances par césarienne a quasiment doublé dans le monde en quinze ans, de 12% à 21% entre 2000 et 2015, dépassant même 40% dans 15 pays, selon une analyse parue en 2018 dans la revue médicale The Lancet. On estime entre 10% et 15% la proportion de césariennes absolument nécessaires pour des raisons médicales.

AFP


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