Estonie : le premier ministre sortant contacte l'extrême droite pour rester au pouvoir

  13 Mars 2019    Lu: 1189
Estonie : le premier ministre sortant contacte l

Le premier ministre estonien sortant, Juri Ratas, a entamé aujourd'hui des pourparlers en vue de former une coalition avec un parti d'extrême droite qui est monté en flèche aux dernières législatives, afin d'empêcher les libéraux vainqueurs de constituer un gouvernement.

 Cinq partis sont entrés au Parlement à l'issue des élections du 3 mars, ce qui rend difficile la mise en place d'une coalition.

La tentative de Kaja Kallas, la cheffe des libéraux de la Réforme de former une coalition majoritaire avec le Centre, le parti de Juri Ratas, arrivé deuxième, a échoué la semaine dernière lorsque ce dernier a rejeté ses propositions de réduction des impôts. Ce refus a laissé Kaja Kallas et Juri Ratas libres de chercher d'autres partenaires pour gouverner. Juri Ratas a entamé aujourd'hui des pourparlers avec le parti conservateur Isamaa (ex-Pro Patria) et le parti populaire conservateur d'extrême droite eurosceptique EKRE, passant outre à une vive opposition au sein de son propre parti. «Si le parti du Centre a la possibilité de former une coalition, je suis prêt à continuer mon travail» (en tant que premier ministre, ndlr), a déclaré Juri Ratas à la presse avant le début des pourparlers, ajoutant qu'il était également prêt à entrer dans l'opposition.

S'ils parvenaient à un accord, ces trois partis pourraient disposer de la majorité absolue, avec 57 des 101 sièges que compte le Parlement. Le parti réformiste vainqueur du scrutin a obtenu 34 sièges. EKRE et Isamaa déclarent notamment vouloir révoquer la législation permettant la reconnaissance juridique des unions entre personnes du même sexe. EKRE demande également des réductions d'impôts et des mesures pour interdire l'entrée aux migrants originaires du Moyen-Orient. Kaja Kallas, qui pourrait devenir la première femme premier ministre d'Estonie, a déclaré aujourd'hui qu'elle opterait désormais pour des pourparlers avec le parti social-démocrate, même si ensemble ils n'auraient pas la majorité absolue.

Europhile, Kaja Kallas a exclu de travailler avec EKRE, dont le dirigeant, Mart Helme, caresse l'idée de quitter l'UE. La présidente de l'Estonie Kersti Kaljulaid, a annoncé son intention de charger Kaja Kallas, une avocate de 41 ans et ex-eurodéputée, de constituer un gouvernement, mais sans fixer de date. Les questions récurrentes comme la fiscalité et les dépenses publiques ont dominé les élections dans ce pays balte de 1,3 million d'habitants, connu pour son savoir-faire en matière d'informatique.

Le Figaro


Tags: Estonie  


Fil d'info