Muhammadu Buhari semblait en passe d'être réélu pour un nouveau mandat à la tête du Nigeria, selon des chiffres publiés mardi 26 février la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui n'a toutefois pas annoncé officiellement la victoire du président sortant.

"Mathématiquement, il ne peut plus être rattrapé", explique Moïse Gomis, le correspondant de France 24 à Abuja. "La Commission électorale doit se réunir à nouveau à partir de 3 h, heure française, pour annoncer officiellement le vainqueur", ajoute le journaliste.

"J'ai rencontré les membres de notre équipe qui travaillent dur, dont beaucoup de jeunes, et j'ai été informé de la performance de notre parti jusqu'ici à l'élection présidentielle. Je suis très fier de ce que nous avons accompli", a tweeté le président Buhari un peu plus tôt mardi soir.

De son côté, le parti de l'opposant Atiku Abubakar a réclamé dans la soirée un arrêt immédiat de la proclamation des résultats égrenés par la Céni. Il rejette les chiffres annoncés qu'il juge "incorrects et inacceptables". "Toute la journée, on savait que le parti de l’opposition allait probablement remettre en cause ce résultat. Mais la Commission électorale n’a pas cédé aux multiples injonctions du Parti populaire démocratique (PDP) qui demandait l’arrêt du comptage des voix et qui remettait en cause le scrutin", explique le correspondant de France 24 à Abuja, Moïse Gomis. Selon lui, "le feuilleton de des élections nigérianes pourrait se poursuivre sur plusieurs semaines", avec de possibles recours devant la Cour suprême.

'élection présidentielle s'est déroulée samedi 23 février, après un report d'une semaine pour des raisons logistiques. Elle a ensuite été marquée par des retards, des problèmes logistiques et des éruptions de violence dans le pays le plus peuplé d'Afrique. La mobilisation des électeurs a été faible, avec un taux de participation d'environ 40 %.

Du côté du parti présidentiel, le Congrès des progressistes (APC), l'heure est à la célébration. "C’est la fête du côté du siège de campagne de Muhammadu Buhari où plusieurs centaines de personnes sont rassemblées ce soir", observe Moïse Gomis.

Selon le journaliste, le président Buhari, s'il est bien réélu, aura plusieurs défis à relever : "Le président Buhari a annoncé qu’il allait continuer sa chasse à la corruption et qu’il allait donner la priorité à la diversification de l’économie du Nigeria. Il aura aussi à raccommoder une fédération nigériane qui aujourd’hui est bien divisée." L'âge du présidant, 76 ans, et le fait qu'il ait eu des problèmes de santé pendant son précédent mandat constituent un enjeu supplémentaire : "sa capacité à tenir la barre du Nigeria, un pays de 200 millions d'habitants".

Avec AFP et Reuters

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