Syrie: "détresse psychologique" pour les enfants évacués du réduit de l'EI

  27 Février 2019    Lu: 803
Syrie: "détresse psychologique" pour les enfants évacués du réduit de l

Des milliers d’enfants recueillis dans des camps de déplacés du nord-est de la Syrie après avoir été évacués de l’ultime réduit du groupe État islamique (EI) souffrent de troubles psychologiques, s’est alarmé mercredi Save the Children.

« Les enfants manifestent des signes de détresse psychologique […] en particulier ceux âgés entre 10 et 14 ans », indique dans un communiqué l’ONG qui dispose d’équipes dans le camp de déplacés d’Al-Hol.

Des troubles psychologiques qui se traduisent par de la nervosité, de l’isolement, de l’agressivité, des cauchemars et une énurésie nocturne.

Le camp d’Al-Hol abrite des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux enfants, qui ont fui les combats entre une alliance arabo-kurde et l’EI dans l’est du pays.

Selon l’ONG, les troubles psychologiques sont notamment liés aux atrocités vécues par les mineurs dans les secteurs aux mains de l’EI mais aussi aux bombardements des forces antijihadistes ainsi qu’aux privations dans la dernière enclave détenue par l’organisation ultra-radicale.

Une fillette a assisté aux décapitations
« Ces enfants ont été témoins d’actes de brutalité et beaucoup auront probablement besoin d’un soutien psychosocial […] à long terme pour s’en remettre. » L’ONG cite notamment dans son rapport une fille, 11 ans, ayant « assisté à des décapitations ». Elle n’a, par ailleurs, jamais revu son frère arrêté il y a quatre ans par l’EI, à l’âge de 17 ans.

Au camp Al-Hol, Save the Children a mis en place des espaces de loisirs pour les enfants, ainsi qu’un centre spécial pour les dizaines d’enfants non accompagnés, « mais il reste encore beaucoup à faire pour aider ces enfants à se rétablir », déplore Sonia Khush, directrice des opérations de l’ONG en Syrie, qui appelle notamment « au rapatriement des enfants étrangers dans leur pays d’origine ».

Selon Save the Children, 2  500 enfants étrangers issus de 30 pays vivent aujourd’hui dans trois camps de déplacés dans le nord-est du pays.

Soutenues par la coalition internationale emmenée par Washington, les Forces démocratiques syriennes (FDS) attendent le départ des derniers civils de Baghouz, le dernier réduit jihadiste, pour en finir avec les jihadistes qui y sont retranchés.

Depuis décembre, près de 50 000 personnes, principalement des familles de jihadistes, ont quitté ce secteur, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

La guerre en Syrie a fait plus de 360 000 morts depuis son déclenchement en 2011 et déplacé plusieurs millions de personnes.

AFP


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