"La haine est devenue ordinaire, dans les démocraties libérales comme dans les systèmes autoritaires", a-t-il dit dans son discours. "Certains partis et leaders politiques collent des idées venues des extrêmes dans leur propre propagande et leurs campagnes électorales", a-t-il ajouté, sans viser des Etats en particulier.
Pour répondre à ces discours de haine, M. Guterres a chargé son conseiller spécial pour la prévention des génocides, le Sénégalais Adama Dieng, de "définir une stratégie à travers le système (des Nations unies) et de présenter un plan global d'action".
Les propos racistes et les discours de haine ont dégradé le climat politique dans nombre de pays à travers le monde. La France et l'Allemagne ont notamment tiré la sonnette d'alarme au cours des dernières semaines face à la résurgence d'actes antisémites.
M. Guterres a critiqué par ailleurs la campagne massive organisée contre le Pacte mondial sur les migrations de l'ONU, un accord non contraignant visant à mettre en place une meilleure gestion des flux migratoires. "Nous avons vu comment le débat sur la mobilité, par exemple, a été empoisonnée par des histoires fausses liant réfugiés et migrants au terrorisme et faisant d'eux des boucs émissaires pour tous les maux de la société", a-t-il déploré. Il a condamné "une campagne insidieuse qui vise à noyer le Pacte mondial sur les migrations sous un flot de mensonges sur la nature et l'étendue de l'accord". Le chef de l'ONU a noté que cette campagne "a échoué".
Mais 17 pays se sont abstenus ou ont voté contre le document lors de l'Assemblée générale de l'ONU en décembre et le texte a généré des débats houleux, en particulier en Europe, région la plus exposée aux vagues de migrants.
AFP