L'OTAN se prépare à un monde sans traité de désarmement, selon Stoltenberg

  13 Février 2019    Lu: 1158
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L'Otan prépare des "mesures dissuasives" pour renforcer la défense de son territoire contre la menace des nouveaux missiles russes à capacité nucléaire, a annoncé aujourd'hui son secrétaire général à la veille d'une réunion des ministres de la défense de l'Alliance.

"Tous les alliés sont préoccupés par la disparition du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (FNI) conclu en 1987 par Moscou et Washington et devenu la pierre angulaire pour la sécurité en Europe", a-t-il reconnu au cours de son point de presse. Le sujet sera au coeur des discussions entre les ministres de la défense des pays de l'Otan demain et jeudi à Bruxelles, puis des deux journées de la Conférence sur la sécurité à Munich, a souligné Jens Stoltenberg.

Le "grand absent" de la réunion à l'Otan sera Jim Mattis, l'ancien chef du Pentagone remercié par Donald Trump, ont déploré les représentants de plusieurs pays européens. "Mattis était un allié de l'Otan. Nous allons écouter avec beaucoup d'attention Patrick Shanahan, sans savoir s'il a vocation a devenir le nouveau secrétaire à la Défense ni si la politique de Mattis sera poursuivie ou pas", a expliqué l'un d'eux. La décision des Etats-Unis et de la Russie de quitter le traité FNI préoccupe les Européens, car "ils sont les premiers exposés", avait expliqué en décembre le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian lors d'une réunion à l'Otan. "Le retrait des Etats-Unis sera effectif dans 60 jours, en août, et nous exhortons la Russie à profiter de ce délai pour sauver le traité", a plaidé Jens Stoltenberg.

L'accord conclu en 1987 entre les Etats Unis et l'ex-Union soviétique a permis l'élimination en Europe de tous les missiles de croisière et missiles balistiques américains et soviétiques lancés depuis le sol et ayant une portée se situant entre 500 et 5500 km. Moscou est accusé de l'avoir violé avec le déploiement de son nouveau missile de croisière 9M729.

Le traité FNI est considéré comme le précurseur de tous les autres traités pour la maîtrise des armements en Europe, notamment le New Start dont l'extension sera discutée en 2021. Le président russe Vladimir Poutine considère que le traité FNI affaiblit la Russie face au développement de missiles par la Chine et au système de défense antimissiles américain positionné en Pologne et en Roumanie "Le fait que d'autres pays comme la Chine, l'Inde, le Pakistan et l'Iran fabriquent et déploient des missiles balistiques à portée intermédiaire ne rend pas acceptable la violation du traité FNI", a soutenu Jens Stoltenberg.

AFP


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