Reconstruction en Irak: devant les paramilitaires chiites, Zarif réclame la part de l'Iran

  17 Janvier 2019    Lu: 1068
Reconstruction en Irak: devant les paramilitaires chiites, Zarif réclame la part de l

Le chef de la diplomatie iranienne a plaidé mercredi en Irak pour que la reconstruction soit confiée à des entreprises de son pays, s'affichant aux côtés de commandants des unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi, dominées par les milices chiites.

Bagdad est pris en étau entre ses deux alliés, Washington et Téhéran, grands ennemis. L'Irak s'est engagé auprès des Etats-Unis à réduire sa dépendance, notamment énergétique, à l'Iran, mais a dans le même temps promis à Téhéran de renforcer leurs relations, en particulier commerciales.

Mercredi, dans la ville sainte chiite de Kerbala, à 100 km au sud de Bagdad, Mohammad Javad Zarif a salué le rôle du Hachd al-Chaabi dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). "Les Etats-Unis n'ont pas vaincu l'EI, c'est vous qui l'avez fait et c'est pour cela qu'ils font pression sur vous et sur nous", a-t-il lancé à des commandants du Hachd al-Chaabi.

Le Hachd al-Chaabi est un acteur problématique pour les alliés occidentaux de l'Irak, car réunissant à la fois des civils ayant pris les armes contre l'EI, et des milices armées et financées par l'Iran. Durant les trois années de guerre pour chasser l'EI de l'ensemble des centres urbains d'Irak, la coalition anti-EI emmenée par les Américains a appuyé les troupes irakiennes, tout en affirmant ne pas traiter directement avec le Hachd al-Chaabi, pourtant placé sous l'autorité du gouvernement irakien et dont les salaires sont désormais inscrits au budget des forces armées. Si le très influent général Ghassem Soleimani, qui commande les opérations extérieures des Gardiens de la Révolution iraniens, est régulièrement en Irak, il est rare que de hauts responsables politiques iraniens s'affichent aux côtés de commandants du Hachd al-Chaabi en Irak.

Au-delà de l'aspect militaire, la visite de cinq jours de M. Zarif en Irak visait aussi à renforcer les liens économiques. Après trois ans de guerre contre l'EI, M. Zarif a plaidé pour que Bagdad choisisse l'Iran pour la reconstruction du pays, évaluée à 88 milliards de dollars. "Si une compagnie européenne ou américaine vient pour reconstruire l'Irak, le coût pour protéger ses employés est supérieur à celui du contrat. Si c'est une compagnie iranienne, c'est moins cher et elle n'a pas besoin de protection", a-t-il assuré.

AFP


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