Troisième nuit de manifestations anti-Orban à Budapest

  15 Décembre 2018    Lu: 572
Troisième nuit de manifestations anti-Orban à Budapest

Le centre-ville de Budapest a été le théâtre vendredi d'une troisième nuit consécutive de manifestations anti-Orban, d'une virulence inédite, après l'adoption mercredi d'un assouplissement très controversé du droit du travail hongrois.

Rassemblées devant le parlement, de 2000 à 3000 personnes, âgées de 20 à 30 ans pour la plupart, ont une nouvelle fois défié les forces de l'ordre, jetant des bouteilles vers la police, qui a répliqué avec des gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Organisée de façon informelle sur les réseaux sociaux, comme les précédents jours, cette manifestation a également mobilisé des représentants de l'opposition de gauche et d'extrême droite.

Jusqu'à 400 heures supplémentaires par an

Fait sans précédent, ces deux camps avaient uni leurs voix mercredi pour tenter de rejeter la nouvelle législation. Celle-ci prévoit d'autoriser les employeurs à demander à leurs salariés d'effectuer jusqu'à 400 heures supplémentaires par an - soit l'équivalent de deux mois de travail -, payables à échéance de trois ans.

Présentée par le Premier ministre national-conservateur Viktor Orban comme un moyen de permettre aux salariés d'augmenter leurs revenus tout en répondant au besoin de main d'oeuvre dans l'industrie automobile, cette loi est qualifiée de «droit à l'esclavage» par l'opposition.

L'adoption de ce texte, couplée à celle d'une loi créant des cours de justice administrative chargées de traiter de dossiers sensibles comme les appels d'offre publics ou les contentieux électoraux, suscite depuis mercredi des échauffourées inédites depuis le retour au pouvoir de M. Orban en 2010.

«Orban tire-toi»

Au-delà des demandes d'abrogation de ces lois, les manifestants ont tourné leur colère contre le Premier ministre lui-même, scandant notamment «Orban tire-toi», a-t-on constaté.

Selon les chiffres officiels, 51 personnes ont été interpellées et 14 policiers ont subi des blessures légères au cours des deux premières soirées.

A l'image du tabloïd Ripost, la presse progouvernementale a traité les manifestants de «vandales à la solde de Soros», du nom du milliardaire libéral américain d'origine hongroise George Soros, devenu la bête noire de M. Orban, qui l'accuse de vouloir favoriser l'immigration.

Une manifestation prévue dimanche à Budapest a reçu le soutien de tous les partis d'opposition et des syndicats et pourrait réunir des dizaines de milliers de personnes, selon ses organisateurs.

Soure: 24heures.ch


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