Theresa May, sous pression, se rend à Bruxelles pour boucler le Brexit

  21 Novembre 2018    Lu: 713
Theresa May, sous pression, se rend à Bruxelles pour boucler le Brexit

La première ministre britannique Theresa May est attendue ce mercredi à Bruxelles pour régler les derniers points en suspens du divorce du Royaume-Uni avec l'UE, à moins de cinq mois de la date fatidique du Brexit. 

Cible d'une fronde dans sa majorité pour sa gestion du dossier, May sera reçue à 17h30 par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, en amont du sommet spécial qui réunira dimanche les dirigeants des pays de l'UE.

Juncker et May discuteront du "cadre de la relation future" entre Londres et l'UE, qui doit encore faire l'objet d'un accord entre les deux parties pour mettre fin à des négociations d'une complexité inédite entamées en juin 2017. L'accord déjà conclu la semaine dernière par les équipes de négociation portait, lui, sur le projet de "traité de retrait" du Royaume-Uni, un texte de près de 600 pages, qui détricote les liens noués pendant plus de 40 ans d'adhésion du Royaume-Uni. Ce texte règle notamment la question de la facture que devra verser Londres à l'UE, sans la chiffrer, et prévoit une solution controversée pour éviter en dernier recours le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord.

"Déclaration politique" 

Mais ce traité, sous le feu des critiques au Royaume-Uni où May est accusée d'avoir fait trop de concessions à l'UE, devra aussi être accompagné d'une "déclaration politique" traçant les contours de la relation future avec l'Union, notamment sur le plan commercial. Ce document, d'"une vingtaine de pages" selon une source européenne, sera sans valeur juridique mais à forte portée politique pour cadrer des négociations commerciales qui ne pourront commencer formellement qu'après le Brexit, prévu le 30 mars 2019.

Les deux parties disposeront pour négocier d'une période de transition, prévue jusqu'à fin 2020 qu'elles pourront la prolonger si besoin pour une durée en cours de discussion. Mais Londres comme les 27 veulent déjà se donner un minimum de visibilité sur cette "relation future". L'UE est d'accord pour "aboutir à une absence de droits de douanes et de quotas pour tous les biens" avec le Royaume-Uni. Mais pas question pour autant d'offrir la perspective d'une relation commerciale "sans frictions" si Londres continue de vouloir s'affranchir des règles de l'union douanière et du marché unique, insistent plusieurs pays européens.

"L'union douanière, c'est renoncer à avoir une politique commerciale autonome et c'est accepter les règles d'une concurrence loyale (avec les entreprises européennes), cela doit être clair pour les Britanniques", a insisté une source diplomatique. Des pays comme la France et les Pays-Bas veulent aussi obtenir que soient formulés "des éléments de vigilance" sur le futur accès des flottes européennes aux eaux territoriales du Royaume-Uni.

Avec Le Figaro


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