Le parquet de Tokyo a confirmé la garde à vue de Carlos Ghosn

  20 Novembre 2018    Lu: 984
Le parquet de Tokyo a confirmé la garde à vue de Carlos Ghosn

Le parquet de Tokyo a confirmé mardi la garde à vue de Carlos Ghosn pour des soupçons de dissimulation de revenus.

Le parquet de Tokyo a confirmé mardi la garde à vue de Carlos Ghosn, PDG de l'alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, pour des soupçons de dissimulation de revenus.

Selon un communiqué, le dirigeant de 64 ans « a conspiré pour minimiser sa rétribution à cinq reprises entre juin 2011 et juin 2015 ». La somme de 4,9 milliards de yens (environ 37 millions d'euros au cours actuel) a été déclarée aux autorités fiscales alors que M. Ghosn a gagné près de 10 milliards de yens sur la période, a expliqué le parquet.

Carlos Ghosn, qui est arrivé à Tokyo au printemps 1999 pour redresser Nissan, tout juste uni au français Renault, a passé le relais en avril 2017 à son dauphin, Hiroto Saikawa, tout en restant à la tête du conseil d’administration.En tant que PDG de Nissan, il avait touché pour la période d’avril 2016 à mars 2017 quasiment 1,1 milliard de yens (8,8 millions d’euros au cours de l’époque). Il dirige aussi le conseil d’administration du constructeur Mitsubishi Motors, qu’il a sauvé de la débâcle fin 2016 en prenant une participation de 34 % dans le groupe.

« Côté obscur de l'ère Ghosn »
Le puissant patron d'industrie a été arrêté lundi après des mois d'enquête interne menée par Nissan, qui a transmis les résultats au parquet. Lors d'une conférence de presse tenue dans la soirée, le président exécutif du constructeur d'automobiles japonais, Hiroto Saikawa, a également mentionné « de nombreuses autres malversations, telles que l'utilisation de biens de l'entreprise à des fins personnelles ».

M. Saikawa a eu des mots très durs contre son ancien mentor, Carlos Ghosn, tombé pour avoir trop concentré les pouvoirs, selon ses mots. « C'est un problème que tant d'autorité ait été accordée à une seule personne », a-t-il déclaré au siège du groupe à Yokohama, en banlieue de Tokyo, dénonçant « le côté obscur de l'ère Ghosn ». 

Le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, a jugé mardi « la situation extrêmement regrettable », tout en se refusant à commenter le volet judiciaire de l'affaire.

L'action du constructeur d'automobiles japonais Nissan plongeait de plus de 6% ce mardi matin à la Bourse de Tokyo.


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